COMMENT LA MODE CHERCHE DES ALTERNATIVES À LA FAST-FASHION ?
La surproduction, les stocks qui s’entassent et les scandales écologiques ont plongé le secteur de la mode et de l’habillement dans une crise profonde. Parmi les modèles remis en question, la fast-fashion se retrouve au cœur des débats. Face à ces défis systémiques, de nouveaux acteurs du marché et les entreprises traditionnelles expérimentent des modèles alternatifs tels que la mode à la demande, la personnalisation ou le sur-mesure ultra-confidentiel.
MODE À LA DEMANDE, DE QUOI PARLE-T-ON ?
En 2019, dans son rapport annuel le « State of Fashion », McKinsey préconisait la transition vers la « on-demand fashion » en tant que nouveau modèle de production. Ce concept se base sur une approche « demand-driven », en opposition au modèle classique poussé par des prévisions. Il s’agit d’une transformation profonde qui place le consommateur au centre du processus, influençant directement la production pour éviter les invendus.
Selon le rapport McKinsey 2023 du « State of Fashion », 65% de l’impact climatique de l’industrie de la mode est dû à la production des vêtements, tandis que 25% provient de la vente en magasins. En réduisant la surproduction, la mode à la demande s’engage à minimiser l’empreinte carbone de l’ensemble de la chaîne de valeur.
TROUVER DES ALTERNATIVES EST NÉCESSAIRE
Des marques comme Shein se démarquent en produisant des séries limitées de vêtements à bas prix, augmentant la production uniquement en fonction de la demande. D’autres entreprises se tournent vers la personnalisation pour offrir des produits uniques correspondant aux désirs des clients. Ces stratégies visent une clientèle urbaine, aisée et sensible aux enjeux environnementaux.
De nombreuses start-up telles qu’Asphalte, Aatise, Patine ou Tekyn ont su capter cette clientèle exigeante, tandis que des géants comme Zara, Boohoo, Nike et Adidas cherchent à s’adapter à ces nouvelles tendances.
D’AUTRES SECTEURS CONCERNÉS DEMAIN ?
La mode à la demande, la personnalisation et le sur-mesure inspirent d’autres secteurs confrontés aux mêmes défis environnementaux. En réduisant le gaspillage et en limitant les émissions de CO2, ces modèles pourraient servir de modèle pour d’autres industries, notamment l’électronique et le numérique. Une approche plus responsable et durable semble être une voie à suivre pour une économie plus circulaire et respectueuse de l’environnement.
Pour aller plus loin : Les commandes sur Temu et Shein explosent, l’industrie du fret aérien n’arrive plus à suivre.
En adoptant des pratiques plus durables et en s’éloignant de la fast-fashion, l’industrie de la mode ouvre la voie à une transformation profonde et nécessaire pour garantir un avenir plus respectueux de l’environnement et des personnes.