Une mission interministérielle chargée d’analyser la sécheresse de 2022 vient de publier un rapport d’inspection dans lequel elle alerte sur la survenue possible d’événements plus graves dans les prochaines années en France. Selon les auteurs, dès 2023, les mêmes difficultés pourraient être rencontrées voire une situation encore plus problématique que l’année précédente.
Face à cette situation, les préfectures imposent des restrictions dans l’utilisation de l’eau potable pour la préserver. Les stations de lavage automobile sont notamment touchées par ces restrictions, avec des fermetures temporaires ou des réductions d’utilisation d’eau. Mobilians, organisation patronale des services de l’automobile, défend les 12 000 points de lavage automobile du territoire français et demande un assouplissement des mesures.
Dans un article publié dans le journal Le Monde, Mobilians insiste sur le fait que la filière du lavage automobile dépollue le parc automobile et préserve les ressources tout en n’utilisant que 0,2 % de la consommation d’eau potable. Le syndicat craint également que la fermeture des stations n’encourage les automobilistes à laver leurs véhicules chez eux, ce qui augmenterait considérablement la quantité d’eau utilisée et la quantité de boues polluées produites. En effet, selon Mobilians, les stations traitent chaque année plus de 48 000 tonnes de boues polluées, une mission qui ne serait pas réalisée si les particuliers et les professionnels procédaient au nettoyage chez eux ou sur le site de leur entreprise.
Afin d’éviter ces effets négatifs, Mobilians demande donc des mesures de restriction plus progressives et la création d’un fonds de compensation pour les pertes subies par les centres de lavage en raison de leur fermeture administrative. Ils appellent également à la création d’un label « consommation d’eau maîtrisée » pour indiquer aux automobilistes les centres les plus économes.
De son côté, l’enseigne Eléphant bleu, qui compte de nombreuses stations de lavage automobile en France, insiste sur le rôle de station d’épuration de ses centres de lavage. Son directeur général, Yves Brouchet, estime que les centres pourraient éviter le déversement de 92,5 millions de tonnes de polluants produits par les 40 millions de véhicules en circulation chaque année.
L’objectif de l’ensemble des acteurs de la filière du lavage automobile est de préserver les ressources en eau tout en continuant de répondre aux besoins de nettoyage des véhicules. Les mesures de restriction doivent être étudiées avec précaution et accompagnées de solutions alternatives pour éviter des effets négatifs sur l’environnement et l’activité économique.