Le rapport publié par Oxfam France ce jeudi dénonce les écarts de salaires « abyssaux » entre les chefs d’entreprise et les salariés au sein des 100 plus grandes entreprises françaises.
L’ONG, dirigée par l’ancienne élue écologiste Cécile Duflot, a mis en lumière les inégalités salariales qui existent au sein de ces entreprises.
Selon le rapport, les PDG sont aujourd’hui 97 fois plus rémunérés que leurs salariés, contre 64 fois plus il y a dix ans. Cette augmentation s’explique par la dynamique des salaires. En l’espace de dix ans, la rémunération des patrons a augmenté trois fois plus vite que celle de leurs salariés.
Le top 3 des PDG exacerbe ces inégalités, avec des salaires qui dépassent de loin ceux de leurs employés. Le PDG de Téléperformance, Daniel Julien, gagne ainsi près de 1.500 fois plus que ses salariés. Le PDG de Stellantis, Carlos Tavarès, est quant à lui payé plus de 1.100 fois ce que gagnent en moyenne ses salariés, et le PDG de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, a un salaire qui dépasse de 400 fois celui de ses salariés.
Toutefois, ces chiffres ont été calculés en prenant comme référence une année tout à fait exceptionnelle : 2021, année de rebond post-crise sanitaire. « Dans le cas de Carlos Tavarès, il a une rémunération tout à fait exceptionnelle en 2021, une sorte de prime exceptionnelle. Son salaire habituel est plutôt de l’ordre de 15 millions d’euros par an, ce qui est déjà énorme, mais en tout cas, ce n’est pas 66 millions », explique Hervé Joly, chercheur au CNRS, spécialiste de l’histoire des entreprises et des entrepreneurs.
En effet, l’utilisation de cette année exceptionnelle pour calculer les moyennes explique en partie les écarts importants de rémunération entre les PDG et leurs salariés.
Il convient également de noter que le rapport souligne une autre limite de l’étude : les écarts de rémunération entre hommes et femmes à la tête de ces grandes entreprises. Les récentes successions à la tête des sociétés du CAC 40 semblent indiquer des écarts en faveur des femmes nommées récemment. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable égalité salariale entre les sexes au sein de ces grandes entreprises.