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La rédaction du « Parisien » vote une motion de défiance, pour défendre son indépendance

La rédaction du « Parisien » vote une motion de défiance, pour défendre son indépendance



Le Parisien sous tension : la rédaction exprime sa défiance envers la direction

La tension ne retombe pas au Parisien. Considérant que les « explications et propositions [n’étaient pas] de nature à rassurer », la rédaction du quotidien a largement exprimé sa défiance à la direction, mercredi 12 avril, lors d’un vote à bulletin secret.

A la question, « faites-vous confiance à la direction de la rédaction pour apporter des réponses suffisantes face à la dérive éditoriale constatée par la rédaction du Parisien ? », 191 votants – sur un total de 226 – ont répondu « non », 28 ont voté « oui », 5 ont voté blanc ou nul et 2 votants se sont abstenus. Cela représente moins de 50 % de la rédaction, fait valoir, de son côté, la direction du Parisien, qui rapporte ce résultat aux 410 journalistes détenteurs de la carte de presse qui travaillent pour le titre.

Le 4 avril, un précédent texte avait été validé à la quasi-unanimité lors d’une assemblée générale pour dénoncer le fait que « des lignes rouges » aient été franchies par la direction de la rédaction du titre concernant « la sous-exposition de la couverture du mouvement social sur les retraites ». Plus généralement, la rédaction se disait inquiète « pour le respect du pluralisme, pour l’indépendance du titre vis-à-vis de toute pression politique, économique, idéologique » et pointait « une dérive partisane » du journal.

Ces critiques s’amoncellent alors que le patron des Echos, Nicolas Barré, a été brutalement évincé le mois dernier et que les journalistes du Groupe Les Echos-Le Parisien y ont vu la mainmise du PDG de Louis Vuitton-Moët Hennessy (LVMH), Bernard Arnault, qui détient ces quotidiens par l’entremise de sa holding, Financière Agache.

Plus tôt dans la journée, mercredi 12 avril, une délégation avait échangé avec le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, Pierre Louette, la directrice générale du Parisien, Sophie Gourmelen, et le directeur de la rédaction du Parisien, Nicolas Charbonneau. Si la direction a refusé de supprimer les éditoriaux, elle a accédé à la demande de « clarifier la ligne éditoriale » du titre à moyen terme, selon le communiqué interne de la Société des journalistes du Parisien que Le Monde a pu consulter.

Par ailleurs, la « porte est laissée ouverte » à la possibilité d’adopter une charte éditoriale adossée à un comité d’éthique, et la direction a proposé de « déménager » le poste de travail où les éditions papier du journal sont conçues afin de favoriser les échanges entre les rédacteurs, les chefs de service et la rédaction en chef. Egalement interrogé sur des soupçons de blocage d’une enquête, le directeur des rédactions a affirmé que le sujet n’avait pas été retenu parce qu’il était « loin » des préoccupations des lecteurs, ajoutant qu’aucun sujet ni personnalité n’étaient interdits.

Toutefois, la discussion n’a pas été concluante pour la délégation, qui estime que « ces explications et propositions n’ont pas été jugées de nature à rassurer. » Ce nouveau vote traduit, toujours selon la communication interne, « une volonté ferme (…) d’obtenir des garanties supplémentaires pour exercer leur métier en toute indépendance ».

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