La Malaisie a adopté une loi le 3 avril pour ne plus appliquer automatiquement la peine de mort dans onze catégories de crimes, une avancée majeure pour ce pays qui avait instauré un moratoire sur la peine capitale en 2018. Désormais, les juges pourront choisir d’autres types de condamnations et appliquer un principe de proportionnalité, selon Nikkei Asia. Les enlèvements et le trafic de drogue n’engendreront plus automatiquement la peine de mort, tandis que la prison à vie sera remplacée par des peines comprises entre trente et quarante ans.
À l’heure actuelle, le département des prisons de Malaisie compte 1 324 prisonniers condamnés à mort, dont 484 étrangers, et 476 d’entre eux ont fait appel. Ramkarpal Singh, vice-ministre de la Loi et des Réformes institutionnelles, a déclaré que cette réforme s’alignait sur les normes internationales en matière de droits humains, ajoutant que ces amendements étaient les premiers pour réviser le système pénal du pays.
L’instauration du moratoire sur la peine de mort n’a pas coïncidé avec une augmentation des meurtres, selon Ramkarpal Singh. Pour Katrina Jorene Maliamauv, directrice d’Amnesty International en Malaisie, le retrait de l’obligation de la peine capitale est une étape cruciale pour réviser en profondeur « les failles inhérentes à notre système pénal ».
Dans un commentaire publié dans le quotidien malaisien The Sun, l’auteur rappelle que la suspension de la peine de mort est souvent difficile à accepter pour les familles des victimes, qui estiment que la peine doit égaler l’offense commise en vertu de la maxime « œil pour œil ». Il s’interroge sur le fait que prendre la vie de quelqu’un fera-t-il ressusciter la personne tuée.
Le nouveau texte permettra au juge d’adapter la peine à l’ampleur du crime, permettant aux trafiquants et autres mules d’être condamnés à des peines d’intérêt général plutôt qu’à la peine de mort, qui devrait être réservée aux chefs de réseaux mafieux. La peine de mort est inhumaine et irréversible en cas d’erreur judiciaire, souligne l’auteur. Gardons à l’esprit les fonctions de la peine : la réinsertion du coupable, la rétribution et la dissuasion.
En résumé, la Malaisie a adopté une loi pour ne plus appliquer automatiquement la peine de mort dans onze catégories de crimes et permettre aux juges de choisir d’autres types de condamnations et de proportionnalité. Cette réforme s’inscrit dans les normes internationales en matière de droits humains et permet de réviser le système pénal du pays. Les familles des victimes peuvent avoir du mal à accepter cette réforme, mais elle permet une adaptation de la peine à l’ampleur du crime, en évitant la peine de mort pour les mules et autres trafiquants et en la réservant aux chefs de réseaux mafieux. La peine de mort est inhumaine et peut être irréversible en cas d’erreur judiciaire.
