La CGT de la filière déchets et assainissement de Paris reconduit sa grève contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron à partir du jeudi 13 avril, suite à un mouvement de trois semaines en mars qui avait laissé les rues de la capitale envahies par des monticules d’ordures. Ce nouvel appel à la grève « pour le retrait de la réforme des retraites Macron-Borne et pour un retour à la retraite à 60 ans maximum, avec pour les personnels concernés un retour à 50 et 55 ans » est relayé par le syndicat majoritaire du secteur à Paris sur son site internet. La CGT envisage également d’appeler les personnels de la direction de la propreté et de l’eau à participer activement aux autres journées d’action intersyndicale et interprofessionnelle des jours suivants.
Ce nouveau préavis de grève débutera la veille de l’annonce du Conseil constitutionnel le 14 avril des décisions sur la réforme des retraites. Les membres du Conseil se prononceront sur la constitutionnalité de la réforme des retraites, ainsi que sur la recevabilité de la demande de référendum d’initiative partagée lancée par l’opposition. La CGT-FTDNEEA (Filière du traitement des déchets, du nettoiement, de l’eau, des égouts et de l’assainissement) affirme que les éboueurs et les conducteurs de bennes de Paris passeraient à une retraite à 59 ans, contre 57 ans actuellement, en cas d’adoption de la réforme. La CGT souligne également que la grande majorité des personnels de la direction de la propreté et de l’eau ont une espérance de vie douze à dix-sept ans inférieure à celle de l’ensemble des salariés de France.
Ces annonces interviennent alors que les rues de Paris ont retrouvé en début de semaine une apparence quasi normale après trois semaines de grève qui ont vu le ramassage des ordures s’accumuler dans les rues. Des tas de poubelles atteignaient plusieurs mètres de haut dans certains quartiers, pour un poids de plus de 10 000 tonnes de déchets non collectés. Depuis la levée du mouvement, la collecte repart progressivement à la normale, selon la mairie de Paris. Les trois incinérateurs d’Ivry-sur-Seine, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, cruciaux pour l’évacuation des déchets de la capitale, font toutefois encore l’objet de blocages sporadiques par des personnes extérieures au secteur.
