Dans le fond, ce 43e but de la carrière internationale d’Antoine Griezmann n’aurait rien changé au sens d’un match autant sacrifié que raté, rien changé pour des Bleus déjà qualifiés avant le coup d’envoi pour la suite de cette Coupe du monde 2022 au Qatar. Pourtant, il a réussi à animer les discussions, mercredi 30 novembre au stade Education City, à Al-Rayyan. Il a surtout provoqué une énième polémique concernant l’utilisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), à défaut d’empêcher une défaite des Bleus contre la Tunisie (0-1) lors de ce dernier match du groupe D.
« Les arbitres font des choix, il faut accepter. On a été assez gentil parce qu’on était déjà qualifié, on ne s’est pas trop énervé », a observé le buteur frustré mais relativement calme après la rencontre. « Gentil », mais pas décidé non plus à renoncer à faire valoir son bon droit. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Fédération française de football a ainsi rédigé une réclamation pour un but « refusé à tort ». L’objet ne porte pas sur le fond de l’action : à savoir le fait que « Grizou » ait pu profiter ou non de sa position de hors-jeu passive au départ de l’action avant de recevoir un ballon dévié par le défenseur tunisien, Montassar Talbi.
Le jeu avait repris
En réalité, il existe presque autant d’interprétations que d’arbitres. Celui de la rencontre, le Néo-Zélandais Matthew Conger, a jugé que oui, Griezmann était bien hors-jeu, mais seulement dans un second temps. Dans un premier, il avait accordé le but, et, c’est là l’objet du litige, le jeu a repris après que les Tunisiens ont effectué l’engagement. L’arbitre a ensuite sifflé la fin du match avant d’être interpellé par l’assistance vidéo et d’invalider le but.
La subtilité n’a pas échappé à Didier Deschamps. « Je suis allé voir l’arbitre, je ne l’ai pas senti très à l’aise. (…) Je suis en attente d’une réponse sur le règlement. L’arbitre a sifflé le coup d’envoi [après le but français] et la fin du match. Est-ce qu’il a droit de revenir ? J’ai discuté avec lui. Je lui ai demandé. Je suis en attente d’une réponse », a avancé le sélectionneur en conférence de presse.
Selon une source arbitrale interrogée par l’AFP, cette situation ne figure pas dans le protocole de la VAR. « Dès lors que le coup d’envoi a été donné, alors il est impossible de revenir à la situation de hors-jeu », explique-t-elle. Selon le protocole de l’assistance vidéo consulté par l’agence « si le jeu a repris après avoir été arrêté, l’arbitre ne peut effectuer une analyse [avec l’appui de la vidéo], sauf en cas d’identité erronée ou en cas d’infraction passible d’exclusion telle qu’un comportement violent, crachat, morsure, et/ou propos ou actes blessants, grossiers ou injurieux. »
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