Good buzz et bad buzz qatariens pour un président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) qui ne laisse jamais indifférent. La veille du match de son équipe contre la Suisse pour son entrée dans la Coupe du monde 2022, Samuel Eto’o rechaussait les crampons et participait, dans la même tenue que les joueurs, à l’entraînement des Lions indomptables. Un geste plutôt salué, même si certains grognons reprochent régulièrement à l’ancien joueur du Barça de se mettre en scène et de marcher sur les plates-bandes du staff technique.
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L’avant-veille, c’est sur une chemise – signe d’un look non prémédité ?– que Samuel Eto’o portait un autre maillot : celui de l’équipe nationale du Sénégal, au moment où ces autres Lions affrontaient les Pays-Bas. Ce geste de solidarité africaine sera largement salué sur les réseaux sociaux, un tweetos résumant le cliché par ces mots : « Tout les vrais “renois” sont Sénégalais ce soir ». Certains rappelleront tout de même que le mondial est moins le face-à-face de l’Afrique et du reste du monde que l’affrontement de 32 équipes, le Sénégal n’étant pas moins l’adversaire du Cameroun que les Pays-Bas. C’est en général après l’élimination de sa sélection qu’un supporter se rabat sur les autres équipes de son continent…
Diffuser du fair play
« Choqué » : comme si le football n’avait pas vocation à diffuser du fair play, et comme si cette édition de la Coupe du monde ne charriait pas déjà suffisamment de polémiques dramatiques, le journaliste sportif camerounais Alain Dénis Ikoul a écrit qu’en enfilant « le maillot d’une équipe adverse en pleine compétition », Eto’o « a encore manqué l’occasion de respecter la Fecafoot, les Camerounais et le Cameroun ».
Et le commentateur de raccrocher ce wagon de controverse au train de scandales qui secouent le monde du ballon camerounais, depuis quelques semaines. Le post indigné évoque un manque de respect du président de la Fecafoot à One All Sports, l’actuel équipementier des sélections nationales, « car ce maillot qu’il arbore en Mondovision en pleine compétition porte la marque d’un équipementier concurrent ».
Or la question des équipements est un sujet sensible, depuis le début de l’interminable bras de fer entre Samuel Eto’o et Le Coq sportif qui a porté plainte pour « rupture abusive de contrat ». Quelques semaines avant le début de la compétition, les commerçants de Douala et Yaoundé se plaignaient des conséquences de ces bisbilles sur la péremption des maillots et la disponibilité des nouvelles tuniques sur le marché. Le football est un vecteur d’enjaillement et de nationalisme. C’est aussi un gros enjeu de business…