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Au Togo, premier meeting de l’opposition après deux ans d’interdiction

Au Togo, premier meeting de l’opposition après deux ans d’interdiction


Quelques centaines de personnes ont assisté dimanche 27 novembre à Vogan, à quelque 50 kilomètres au nord-est de Lomé, au premier meeting d’un important mouvement de l’opposition au Togo, après plus de deux années d’interdiction, a constaté l’AFP.

Après la découverte du premier cas de Covid-19 en mars 2020, toutes les manifestations de l’opposition avaient été interdites par le gouvernement, qui invoquait alors des raisons sanitaires. Les récentes manifestations ont été interdites pour des raisons « sécuritaires ».

A l’appel de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), qui regroupe sept partis politiques de l’opposition et six organisations de la société civile, des militants de l’opposition se sont rassemblés sous trois grandes tentes aménagées sur un petit terrain de la localité. D’autres se sont attroupés sous des arbres. Aucun incident n’a été enregistré.

« Mauvaise gouvernance »

« C’est un grand soulagement, une leçon que nous tirons, un encouragement à poursuivre le combat. Ce n’était pas gagné d’avance, jusqu’à la dernière minute il a fallu tenir bon. Malgré toutes les intimidations et toutes les manœuvres, nous avons organisé ce meeting », a déclaré à l’AFP Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la DMK. « C’est un meeting d’information, mais surtout une mobilisation sur un certain nombre de préoccupations. Avec la population, nous avons lancé un appel au régime pour qu’il sorte de sa stratégie de délire. Personnellement, je suis satisfaite », a-t-elle précisé.

Tour à tour, les responsables des partis politiques représentés au sein du mouvement ont fortement critiqué le pouvoir en place, dénonçant la « mauvaise gouvernance », les « mesures de restrictions » des manifestations et la « forte flambée » des prix. Ils exigent le retour des exilés et la libération des « détenus politiques ». Une centaine de détenus politiques sont toujours dans les prisons du pays, selon la DMK.

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« La vie est chère, les prix des céréales ont flambé. Nous autres transformatrices du manioc n’arrivons plus à écouler nos produits. Nous sommes totalement à bout de souffle », a dénoncé Adjali Dokè, une sexagénaire. « J’invite l’opposition à redoubler d’ardeur pour gagner les prochaines élections afin de diriger ce pays », a renchéri Fiomékpo Akoesso, 55 ans.

La DMK est un mouvement qui a soutenu l’ancien premier ministre Agbéyomé Kodjo, arrivé en deuxième position à la présidentielle de 2020 avec 19,46 % des suffrages, contre 70,78 % pour Faure Gnassingbé. En exil, M. Kodjo, qui n’a pas fait d’apparition publique depuis juillet 2020, conteste toujours les résultats de ce scrutin sur les réseaux sociaux.

Le président Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant trente-huit ans. Il a été réélu lors de scrutins qui ont tous été contestés par l’opposition.

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Le Monde avec AFP

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