La région Ile-de-France étudie la possibilité d’une hausse du passe Navigo à 90 euros et appelle le gouvernement à faire augmenter la contribution des entreprises pour éviter ce scénario, selon des documents consultés dimanche 27 novembre par l’Agence France-Presse. Face aux difficultés financières de l’autorité régionale des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), sa présidente, Valérie Pécresse (Les Républicains), avait un temps agité la menace d’un abonnement mensuel à 100 euros, contre 75,20 euros aujourd’hui, puis avait dit espérer 80 euros.
Une délibération tarifaire doit être soumise le 7 décembre au conseil d’IDFM. « Le blocage du gouvernement dessine la voie d’un passe Navigo à 90 euros », ce qui serait « socialement inacceptable », écrit Mme Pécresse dans une lettre aux administrateurs de la structure, datée du 25 novembre. Elle y évoque « un contexte inédit d’envolée des coûts de fonctionnement des transports franciliens, liée à la crise énergétique ». Mme Précesse a évalué à 950 millions d’euros les surcoûts d’exploitation des transports franciliens en 2023 en raison de l’explosion prévisible des tarifs de l’électricité.
« Quelle justification ? »
Une autre piste prévoit une augmentation à 80,80 euros si le Parlement vote une hausse de la contribution des entreprises, via un amendement au projet de loi de finances, mais le gouvernement s’y oppose.
« C’est intenable d’avoir un passe Navigo à 100 euros, et quelle est la justification ? », a demandé Clément Beaune, le ministre des transports, dimanche sur Europe 1-CNews. « Les régions sont en train de fixer les prix pour 2023, et ce sont des choix politiques. Certaines baissent le prix du train, d’autres ne l’augmentent pas (…). Aucune région n’a augmenté de 35 % le prix du train », a dit le ministre, en soulignant que les tarifs et l’offre des transports du quotidien sont la responsabilité des régions, non de l’Etat.
Mercredi, les sénateurs ont rejeté une proposition d’augmentation de la contribution des entreprises, qui financent aujourd’hui la moitié des transports franciliens. Le gouvernement y était également opposé, parce qu’« on est en train de baisser la fiscalité sur les entreprises notamment industrielles : il faut être cohérent », a expliqué M. Beaune.
Toutefois, « je travaille quotidiennement avec Valérie Pécresse, je sais que la situation est difficile (…). Je suis tout à fait d’accord qu’il va falloir trouver un moyen d’aider la région Ile-de-France », a ajouté le ministre. « Des discussions sont en cours, nous verrons dans les prochains jours et prochaines semaines comment on peut aider », a-t-il déclaré en rappelant que l’Etat avait précédemment aidé la région à hauteur de 2 milliards d’euros pendant la crise du Covid-19.