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« Changer le mode de calcul du temps additionnel d’un match, c’est prendre le risque de casser le jeu »

« Changer le mode de calcul du temps additionnel d’un match, c’est prendre le risque de casser le jeu »


Tout augmente avec la Coupe du monde au Qatar, même le temps additionnel. A la surprise générale, les panneaux brandis par le quatrième arbitre à la fin de chaque mi-temps affichent, depuis l’ouverture du tournoi, le 20 novembre, des chiffres très inhabituels qui allongent allègrement la durée des rencontres au-delà des cent minutes.

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La commission des arbitres de la Fédération internationale de football (FIFA), présidée par l’Italien Pierluigi Collina, a tendance à prendre ses décisions sans les soumettre au débat public, puis à les juger formidables. Lors de l’édition 2018, l’adoption de l’arbitrage assisté par la vidéo (VAR) s’était faite à la hussarde. L’intention des nouvelles consignes est néanmoins louable : le calcul du temps additionnel rattrape mal le temps perdu en cours de match et donne peu de gages d’objectivité. En 2018, une étude sur le Mondial russe avait montré qu’il était aléatoire et insuffisant.

La conquête de la fluidité

Les temps morts étaient principalement dus – pour près de vingt-cinq minutes – à l’exécution des coups francs, des touches et des dégagements du gardien. L’objectif de la FIFA est moins de les réduire que de les décompter strictement pour les ajouter en fin de période, afin d’augmenter le temps de jeu effectif. D’un peu moins d’une heure, en moyenne, celui-ci peut descendre à une quarantaine de minutes. Au Qatar, son augmentation est sensible, les pertes de temps délibérées sont dissuadées. On ne sait toutefois pas quelles phases sont comptabilisées, le minutage sort encore du chapeau, et les repères sont perturbés : une miniprolongation s’ouvre à la fin du temps réglementaire.

La temporalité a toujours été une affaire centrale pour les lois du jeu. Après une Coupe du monde 1990 gâchée par les brutalités, les actes d’antijeu et les matchs hachés, les instances avaient voulu restaurer le rythme et la continuité des rencontres. Une série de réformes y est parvenue au cours de cette décennie-là : restriction de la passe en retrait au gardien, ballons à disposition autour du terrain, libération de la balle par le gardien en six secondes maximum, sanction plus sévère des actes d’antijeu, etc.

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Récemment, deux changements majeurs sont allés à contre-courant de ces avancées en ajoutant des interruptions et en compromettant cette fluidité reconquise : la VAR (2018) et les deux remplacements supplémentaires (2020). Or, le temps additionnel n’a pas suivi en proportion. Avec ce décompte systématique, la FIFA semble préparer une petite révolution : un temps de jeu vraiment effectif, à la façon des sports américains, avec l’arrêt du chronomètre à chaque pause et la fin du match à quatre-vingt-dix minutes sonnantes.

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