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Au Nigeria, une vingtaine de femmes, accusées de sorcellerie, tuées par Boko Haram

Au Nigeria, une vingtaine de femmes, accusées de sorcellerie, tuées par Boko Haram


Des militants de Boko Haram ont tué une vingtaine de femmes dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré dimanche 13 novembre à l’Agence France-Presse (AFP) des proches des victimes et une rescapée.

Une quarantaine de femmes, soupçonnées de pratiquer la sorcellerie après la mort soudaine des enfants d’un commandant du groupe djihadiste, ont été arrêtées une semaine auparavant et retenues dans le village d’Ahraza, près de la ville de Gwoza, dans l’Etat du Borno, sur ordre du chef djihadiste Ali Guyile, selon ces sources.

« [Ali Guyile] a dit qu’il allait enquêter sur notre implication dans la mort de ses enfants et donner une punition appropriée si nous étions reconnues coupables », a déclaré Talkwe Linbe, qui a fui vers la capitale régionale, Maiduguri. « Jeudi, il a ordonné que quatorze d’entre nous soient abattues. J’ai eu de la chance de ne pas en faire partie et mon petit ami, parmi les hommes qui nous gardaient, m’a aidée à m’échapper la même nuit », a ajouté la femme de 67 ans.

Des accusations récurrentes

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Les accusations de sorcellerie ne sont pas rares au Nigeria, malgré le conservatisme religieux du pays, divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud majoritairement chrétien. Samedi, le jour où Mme Linbe est arrivée à Maiduguri, douze autres femmes ont été massacrées, selon des habitants.

« J’ai reçu un appel de Gwoza m’informant que ma mère, deux tantes et neuf autres femmes ont été massacrées [samedi] sur ordre d’Ali Guyile, qui les a accusées d’être des sorcières ayant tué ses trois enfants », a affirmé Abdullahi Gyya, qui vit à Maiduguri.

Tijjani Usman, un résident de Maiduguri originaire de Gwoza, a confirmé ces informations sur la base d’appels qu’il a reçus de ses relations à Gwoza. Le sort des autres femmes détenues est pour l’heure inconnu.

Contactée, l’armée nigériane n’a pas répondu dans l’immédiat, mais des sources sécuritaires ont déclaré qu’elles menaient une enquête. La commissaire aux affaires féminines de l’Etat du Borno a déclaré à l’AFP qu’elle n’avait pas entendu parler de l’incident, mais qu’elle se pencherait sur la question.

Les forces de sécurité nigérianes peinent à lutter contre Boko Haram et les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique, dont l’insurrection a fait plus de 40 000 morts et 2 millions de déplacés depuis 2009.

Le Monde avec AFP

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