Le déplacement du nouveau président brésilien à la COP27 en Egypte devrait être synonyme d’une rupture radicale avec la politique de son prédécesseur, Jair Bolsonaro.
La visite du président élu Lula cette semaine est attendue avec impatience par la COP27 qui espère un vrai virage du Brésil sur l’Amazonie, avec un engagement fort à mettre fin à la déforestation massive des quatre années Bolsonaro.
Luiz Inacio Lula da Silva, qui a promis de lutter pour une « déforestation zéro », doit prononcer un discours très attendu à Charm el-Cheikh mercredi en fin de journée, selon son service de presse, pour son premier voyage à l’étranger depuis sa courte victoire à la présidentielle sur Jair Bolsonaro, le 30 octobre.
Selon la même source citée par O Globo, la plupart de la douzaine de rencontres à haut niveau sollicitées avec Lula mercredi et jeudi en marge de la COP27 n’ont pas pu être satisfaites.
Le plus grand pays d’Amérique latine s’est isolé sur le plan diplomatique sous Bolsonaro largement en raison de la forte augmentation de la déforestation et des incendies en Amazonie, plus grand puits de carbone au monde dont la préservation est cruciale dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Vers de nouveaux accords internationaux?
La hausse de la déforestation a été largement due aux coupes budgétaires pour les organismes de protection environnementale et aux encouragements donnés par le président d’extrême droite à l’exploitation agricole et minière dans des zones protégées, y compris des terres indigènes.
« Si Lula parvient à freiner la déforestation, ce sera une contribution fondamentale pour le climat, non seulement au Brésil, mais au niveau mondial », assure Francisco Eliseu Aquino, climatologue de l’Université fédérale de Rio Grande do Sul.
« Lula connaît bien la COP, il a toujours été très actif dans ces réunions internationales et le Brésil jouait les premiers rôles » dans la question climatique sous ses deux premiers mandats (2003-2010).
Face à un tel enjeu planétaire, Lula espère compter sur des aides internationales, même si Marina Silva, pressentie pour retrouver le portefeuille de l’Environnement qu’elle avait sous Lula, a assuré à la COP27 que Brasila ne conditionnerait pas sa lutte pour l’Amazonie à la reprise des aides internationales.
« Avec le prestige et l’influence de Lula sur la scène internationale, et face aux inquiétudes du monde entier au sujet de l’Amazonie, il est fort possible que des accords bilatéraux soient noués », estime Daniela Costa, porte-parole de Greenpeace au Brésil pour les questions climatiques.