Difficile de savoir ce qu’il faut retenir en priorité après la victoire de l’équipe de France de basket (90-65) en Lituanie, vendredi 11 novembre. La raison voudrait que ce soit la qualification quasi acquise pour le Mondial-2023 grâce à ce joli succès, mais le cœur oblige à s’arrêter sur les grands débuts en sélection du prodige tricolore Victor Wembanyama, qui a répondu présent et fait étalage de toute sa palette technique.
Si l’ailier fort de 18 ans et 2,21 m – grand favori pour être le numéro 1 de la prochaine draft NBA en juin – épouse la glorieuse trajectoire qui lui est promise, alors la postérité retiendra que c’est à Panevezys, à quelque 150 km de la capitale lituanienne Vilnius, qu’il a entamé une fructueuse carrière internationale.
Comme un symbole, c’est d’ailleurs lui qui a inscrit les deux premiers points des Bleus peu après une minute de jeu, d’une claquette smashée pour effacer son deuxième shoot manqué d’affilée.
« Je n’étais pas nerveux du tout »
Le joueur de Boulogne-Levallois a probablement rejoint le banc en fin de match avec le sentiment du devoir accompli malgré le traitement de faveur dont il a fait l’objet par les Lituaniens, qui ont tant bien que mal essayé de limiter son influence et de compenser leur déficit de taille par des prises à plusieurs. Le jeune Français rend une feuille de statistiques très correcte pour une première sous le maillot tricolore : 20 points inscrits, 6 tirs réussis sur 13 et 9 rebonds en 24 minutes de jeu,
Damien Inglis pour Victor Wembanyama 🤯
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Le numéro 32 français a réalisé quelques gestes spectaculaires, comme cette acrobatique claquette en extension après un 3 pts manqué d’Andrew Albicy (8e), ou ce dribble main gauche pour conclure main droite (29e). Il a aussi forcément mobilisé des défenseurs pour libérer des espaces comme sur cette petite passe bien sentie entre deux Lituaniens pour Inglis (19e) avant de tenter sa chance de loin, le match avançant (tir primé à la 28e pour un bilan de 1 tir réussi sur 2 à 3 pts).
« Je n’étais pas nerveux du tout », a déclaré Victor Wembanyama à l’issue de la rencontre. « J’avais vraiment envie de gagner le match ce soir. Nous nous sommes tous beaucoup amusés », a ajouté celui qui déclarait avant le match vouloir d’abord « s’adapter et connaître le niveau seniors Fiba », c’est-à-dire le niveau international.
L’adaptation a été express, comme sa trajectoire depuis quelques mois. Le sélectionneur français Vincent Collet a ainsi pu le faire souffler en fin de match en prévision du rendez-vous, lundi à Pau, face aux Bosniens, qui pourrait permettre aux Bleus de poinçonner leur billet pour l’Asie du Sud-Est, où se déroulera le Mondial du 25 août au 10 septembre prochain (Philippines, Indonésie et Japon).
Un succès qui donne envie
Si l’équipe de Vincent Collet livre la même partition que celle récitée face à des Lituaniens trop limités sans leurs joueurs évoluant en NBA et en Euroligue, alors il s’agira d’une simple formalité. Car globalement la France a déroulé, même diminuée elle aussi et avec cinq joueurs sur douze qui honoraient leur première cape.
Elle a rapidement fait un premier trou (11-4, 5e) après un panier avec faute convertie par Damien Inglis, l’un de ces néophytes. L’écart a ensuite grimpé progressivement grâce à une bonne défense, une domination à l’intérieur – notamment grâce à Wembanyama – et à un Sylvain Francisco en feu derrière la ligne (21 pts à 5/5 à 3 pts).
Le match était plié en milieu de troisième quart-temps après, justement, un tir primé du meneur de Peristeri en Grèce, meilleur marqueur du match, suivi d’une contre-attaque d’Axel Toupane (62-41, 26e), l’un des éléments d’expérience choisis pour encadrer cette équipe de « rookies ».
Ce succès permet aux Bleus de prendre la tête du groupe K avec 16 pts devant leur hôte du soir. Et donne envie de revoir le phénomène Wembanyama et ses coéquipiers dès lundi.
