Il ne votera pour aucun des candidats en lice pour la présidence des Républicains (LR), début décembre. Membre de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) dès sa création en 2002, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ne se retrouve dans les propositions d’aucun des trois candidats à la présidence du parti, que ce soit Eric Ciotti, Bruno Retailleau ou Aurélien Pradié. « Chacun détient une part de vérité, mais aucun ne fédère suffisamment », estime l’édile de la quatrième ville de France, dans un entretien au Figaro, publié lundi 7 novembre, dans lequel il annonce sa décision de quitter LR.
Pour lui, la formation de droite « est dans une impasse », après s’être « recroquevill[ée] sur un positionnement très droitier » et avoir « abandonné » le centre. Or, « c’était pourtant l’ambition de l’UMP, puis des Républicains, de rassembler dans un grand parti l’ensemble des sensibilités de la droite et du centre », souligne ce contrôleur des finances, également président de Toulouse Métropole. A ses yeux, « cette stratégie de droitisation de LR » a eu comme effet de « pouss[er] beaucoup d’électeurs de centre droit à rejoindre le camp macroniste et cela n’a nullement empêché la dynamique du vote d’extrême droite ».
« Affecté »
Très dur avec la direction de son désormais ex-parti, même s’il dit le quitter « sans polémique » et au terme d’une « réflexion ancienne », M. Moudenc estime en outre que celui-ci a abandonné « l’électorat urbain », en axant son discours « uniquement sur la ruralité et les petites villes ». « Ce choix de l’étroitesse sociologique s’ajoutant à celui de l’étroitesse politique est malheureux sur le plan électoral », selon lui. Successivement conseiller municipal, conseiller régional et départemental, maire de Toulouse de 2004 à 2008 après la démission de Philippe Douste-Blazy, il avait retrouvé le fauteuil de maire en 2014 après une mandature socialiste. Réélu en 2020, l’élu de 62 ans s’est toujours revendiqué d’un « centrisme démocrate-chrétien et européen » comme son mentor en politique, Dominique Baudis, ancien maire de la ville de 1983 à 2001.
Après que Christian Estrosi, le maire de Nice, a rejoint Horizons, le parti d’Edouard Philippe, en 2021, Jean-Luc Moudenc était le dernier maire classé à droite parmi les dix plus grandes agglomérations de France. Dès 2015, il avait quitté la présidence départementale de LR, avant de se positionner « Macron-compatible », début 2022, sans se dire pour autant « macroniste ». Au lendemain des législatives, M. Moudenc, dont la majorité municipale est déjà composée d’élus LR et Renaissance, avait appelé à « ne pas s’opposer aveuglément » à la majorité présidentielle. Lundi soir, la présidente de LR en Haute-Garonne, Laurence Arribagé, également adjointe en charge des sports à la mairie de Toulouse, disait comprendre sa décision. « Il semblait affecté, raconte-t-elle. Il a toujours été fidèle à LR et à ses candidats. Il ne quitte pas le parti de gaieté de cœur. »
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