Le monde est embarqué « sur une autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied sur l’accélérateur ». Durant son discours, lundi 7 novembre, à l’ouverture du sommet des dirigeants censé donner l’impulsion des deux semaines de négociations de la COP27 qui se tient à Charm El-Cheikh, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a multiplié les mises en garde à coups de formules-chocs, en appelant à plus d’action pour lutter contre le réchauffement climatique.
« L’humanité a un choix : coopérer ou périr. C’est soit un pacte de solidarité climatique, soit un pacte de suicide collectif », a-t-il lancé devant les chefs d’Etat et de gouvernement, exhortant à davantage d’engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation. « La bonne nouvelle est que nous savons ce qu’il faut faire, et que nous disposons des outils financiers et technologiques » pour y parvenir, a précisé le fervent défenseur du climat, sur un ton un peu plus optimiste.
Alors que les indicateurs sont au rouge pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, la crainte diffuse est que les autres priorités du moment, comme la guerre en Ukraine, prennent le pas sur les engagements climatiques. Plusieurs pays européens ont pointé du doigt la Russie – dont le président, Vladimir Poutine, n’a pas fait le déplacement – comme cause des crises énergétiques et alimentaires actuelles. Le conflit a des répercussions planétaires, de l’énergie en Europe aux céréales en Afrique ou au Proche-Orient.
Ce sommet des leaders est marqué par l’absence des présidents des deux principaux pollueurs mondiaux, la Chine et les Etats-Unis. L’Américain Joe Biden, retenu par les élections de mi-mandat, fera un passage à Charm El-Cheikh vendredi 11 novembre.
Emboîtant le pas à Antonio Guterres, d’autres dirigeants se sont lancés à la tribune dans des prédictions apocalyptiques. « Le choix est entre la vie et la mort », a dit l’ancien vice-président américain Al Gore, estimant que les leaders mondiaux ont un « problème de crédibilité : nous parlons (…) mais nous ne faisons pas assez » sur le climat. La dévastation causée par le réchauffement a été égrenée dans pratiquement chaque discours officiel.
Les pays du Sud veulent obtenir des réparations financières
Pourtant, cette première journée du sommet n’a pas donné lieu à des annonces majeures. La nécessité de maintenir les acquis de la COP26 à Glasgow – comme la sortie progressive du charbon – a été rappelée par plusieurs intervenants. Mais les prises de parole ont surtout illustré la fracture entre représentants des pays riches s’évertuant à se présenter comme des bons élèves du climat et pays en développement réclamant davantage en matière de financements, au nom des préjudices subis.
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