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Au grand dam du conseiller d’Etat Mauro Poggia et du PLR, le Parlement a biffé l’actuel texte réglant l’organisation des forces de l’ordre. La gendarmerie renaît, la formation est rapatriée à Genève.
L’âpre opposition du conseiller d’Etat MCG Mauro Poggia, chargé de la Sécurité, n’a pas fait le poids. Une large majorité des députés a démantelé jeudi soir la Loi sur la police adoptée de justesse par le peuple en 2015, et ouvert la voie à une nouvelle organisation des forces de l’ordre. Leur constitution actuelle en six silos distincts (police secours, police routière, police de proximité, police internationale, police judiciaire et direction des opérations) sera abandonnée au profit d’une structure divisée entre deux corps seulement, la gendarmerie et la police judiciaire. Enfin, la formation aujourd’hui commune avec d’autres polices romandes et dispensée à Savatan (VD) retournera au bout du lac.
Le projet initié par la Commission parlementaire judiciaire et de la police provenait à l’origine des rangs d’Ensemble à Gauche, qui se félicite du vote du Grand Conseil. «Cela donne enfin une chance de sortir d’une profonde crise au sein de la police qui dure depuis beaucoup trop longtemps». Le parti a notamment pointé du doigt des problèmes structurels engendrés, selon lui, par l’actuelle loi. De son côté, Mauro Poggia – qui a fustigé le «travail bâclé» de la commission, comme le rapportent plusieurs médias genevois – pourrait retarder l’entrée en vigueur du projet, pour tenter de le modifier. Et ce, en s’appuyant sur un article de la Constitution qui permet au Conseil d’État de suspendre pendant six mois maximum l’application d’une loi qu’il n’a pas lui-même déposée.
