La guerre à l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avait fait plus de 6500 morts dans les deux camps et s’était terminée sur une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine doit recevoir ce lundi les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pour des pourparlers, après de violents affrontements armés à la frontière entre ces deux pays du Caucase en septembre, qui ont fait 286 morts.
Il s’agissait du pire épisode de violence entre ces deux ex-républiques soviétiques depuis une guerre en 2020 autour du contrôle de l’enclave montagneuse du Nagorny-Karabakh, une région disputée depuis les années 1990.
Ce sommet entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev intervient également au huitième mois de l’offensive lancée par la Russie en Ukraine, qui a suscité l’embarras des partenaires et alliés de Moscou.
Selon le Kremlin, la rencontre sera consacrée à une discussion des accords mis en place lors d’une médiation de la Russie l’année dernière et à des « mesures supplémentaires pour renforcer la stabilité et la sécurité » dans la région.
Ces pourparlers sous égide russe interviennent alors que les capitales occidentales ont pris une position plus active dans la médiation du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, au moment où Moscou est accaparée par son offensive en Ukraine.
Réaffirmer l’autorité de Moscou
Les pourparlers de Sotchi visent ainsi à réinstaurer l’autorité de Moscou dans le processus de paix dans le Caucase, une région où la Russie joue traditionnellement le rôle d’arbitre.
Avant les négociations, Nikol Pachinian (Arménie) a annoncé qu’il était prêt à étendre la présence des 2000 soldats de la paix russes pour une durée jusqu’à 20 ans.
« Je suis prêt à signer à Sotchi un document prolongeant le mandat des casques bleus pour 10, 15 ou 20 ans », a déclaré samedi le Premier ministre arménien, disant espérer à une proposition de Vladimir Poutine en ce sens.
Le président azerbaïdjanais, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région habitée majoritairement par des Arméniens échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre dans les années 1990, à la dislocation de l’URSS.