Où se trouve Guillaume Soro depuis son retour avorté en Côte d’Ivoire à la fin de 2019 ? En Suisse, à Paris, en Turquie ? Nul ne le sait, exceptés une poignée de proches restés loyaux à l’ancien président de l’Assemblée nationale, accusé d’avoir tenté de déstabiliser les institutions de son pays, et condamné à la prison à vie en mai 2021. Parmi eux, son directeur du protocole Dibonan Koné, qui veille à la sécurité de ses déplacements, ou encore Mory Cissé, son homme de confiance.
Le contact avec les autorités ivoiriennes est désormais rompu le privant, pour le moment, de tout espoir de pouvoir rentrer à Abidjan. Malgré tout, l’ancien rebelle veut y croire. En septembre, il a été réélu à la tête de Générations et peuples solidaires (GPS), son mouvement politique. Autour de lui, communicants, avocats et politiques, dont certains se sont également exilés, aiment à imaginer la résurrection politique de cet ancien proche du chef de l’État Alassane Ouattara, qui se positionne déjà dans la course à la présidentielle de 2025. Dans cette même perspective, il prend soin de soigner ses réseaux. À Ankara, il est ainsi lié à Devrim Acimik : cet homme d’affaires proche de l’AKP du dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan le reçoit régulièrement dans son pays, où il l’introduit dans les cercles de pouvoir. Tout comme Ali Özkaya, député et avocat d’Erdogan.
À Lire
Côte d’Ivoire : Guillaume Soro, la politique en exil et la tentation russe
Ces trois dernières années, Guillaume Soro a aussi perdu bon nombre d’amis. L’ancien député Alain Lobognon, son collaborateur Meite Sindou ou encore Alphonse Soro ont coupé les ponts avec l’ancien Premier ministre, dont l’exil a été abondement mis en scène sur les réseaux sociaux – trop, au goût de certains. Ce dernier tente aujourd’hui de lisser son image afin d’apparaître comme une alternative au pouvoir actuel et donc, comme un opposant qui compte.