Deux policiers nigériens ont été tués lors d’une attaque « terroriste » contre un poste de police à Tamou (ouest), une ville proche du Burkina Faso, a annoncé mardi 25 octobre le ministère de la défense du Niger. Sept des assaillants ont été tués et 24 autres blessés lors des opérations de ratissage, notamment aériennes, menées par l’armée en riposte à cette attaque perpétrée lundi, précise le communiqué du ministère.
Elle a visé un poste de police de Tamou, chef-lieu d’une commune du sud-ouest du Niger située dans la région de Tillabéri. « Du matériel militaire » a été emporté par les assaillants lors de l’attaque, poursuit le texte.
Une première attaque avait déjà ciblé samedi un poste de contrôle mixte, de police et d’agents des eaux et forêts dans la même ville de Tamou, relève le communiqué. Cette attaque n’avait pas fait de victime, selon une source locale jointe par l’Agence France-Presse (AFP).
Une zone inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco
Tamou est proche du parc national du W, à cheval sur les frontières Niger-Burkina Faso-Bénin. Cette zone touristique est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1996. Désormais considérée comme une région à haut risque, elle est déconseillée par les chancelleries occidentales.
Samedi dernier, au moins onze civils ont été tués dans l’ouest du Niger lors de plusieurs attaques de djihadistes présumés à Banibangou, une autre commune de la région de Tillabéri, près du Mali cette fois.
Cette immense et instable région est située dans la zone « des trois frontières » aux confins du Niger, du Burkina Faso et du Mali. Elle est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).
Les autorités y ont lancé plusieurs vastes opérations vers la frontière malienne pour lutter contre les djihadistes avec l’appui récent, dans le cadre d’un « partenariat de combat », de 250 soldats français.
Le Niger est confronté à la violence terroriste sur plusieurs pans de son territoire. Dans le Sud-Est, près du Nigeria et du lac Tchad, Boko Haram et sa branche dissidente Iswap (Etat islamique en Afrique de l’Ouest) commettent régulièrement des attaques contre des civils et des rapts contre rançons. Enfin, la zone frontalière entre le nord du Bénin et le sud du Niger, jusqu’ici épargnée, est à son tour confrontée depuis quelques mois à la menace jihadiste.