Une entraineuse de patinage artistique de Sherbrooke a été suspendue lundi pour une durée d’un an par Patinage Canada en raison d’inconduite.
• À lire aussi: Une ex-patineuse d’élite a payé le prix de sa santé
• À lire aussi: Des changements nécessaires
Marie-Christine Grenier, qui enseignait encore dans les derniers jours le patinage artistique à des enfants et à des adolescents au Club de patinage artistique (CPA) de Sherbrooke, a été ajoutée hier sur la liste des personnes suspendues.
«Je suis très surprise», a insisté avec émotion Lucie Bouffard, l’une des responsables du CPA. Elle est aussi la mère de l’entraineuse suspendue.
«Le dossier est dans les mains des avocats, je ne peux pas en dire plus», a-t-elle ajouté.
Mme Bouffard a néanmoins confirmé mardi après-midi que l’organisation aviserait les athlètes et les parents de la suspension de l’entraineuse dans les heures qui suivaient.
Gestes reprochés
Selon nos informations, une enquête a été menée dans les dernières semaines et des personnes dans le milieu du patinage ont été interrogées concernant les pratiques de Mme Grenier. Il n’a toutefois pas été possible de connaître la nature de l’inconduite pour le moment.
Même si Patinage Canada se vante de mettre une liste à jour avec les noms des entraineurs expulsés et suspendus, l’organisation n’informe pas ses membres ni les médias de la nature de l’inconduite. Impossible de savoir si les gestes reprochés ont été posés dans l’aréna, dans un contexte d’entrainement ou de compétition. L’organisation ne donne pas non plus de détail sur l’enquête.
Joint par courriel mardi, Patinage Canada dit d’entrée de jeu qu’elle prend au sérieux les questions de harcèlement, d’intimidation et d’abus. «Nous avons un processus complet pour traiter les allégations de tels comportements», peut-on lire.
La directrice des communications, Emma Bowie, y confirme ensuite que «Marie-Christine Grenier n’est pas autorisée à participer à toute activité à laquelle prennent part des adhérents ou des membres de Patinage Canada, durant la période de sa suspension, du 24 octobre 2022 au 23 octobre 2023». Et, qu’en vertu de leur politique «et pour respecter la confidentialité de la personne plaignante, Patinage Canada ne fournira pas plus de détails».
D’autres Québécois sur la liste
Du côté de Patinage Québec, cette organisation qui encadre les patineurs et les entraineurs au Québec affiliée à Patinage Canada, on indique par courriel qu’elle «a été informée en fin de journée hier de la suspension d’une année de Marie-Christine Grenier pour inconduite. Les responsables du club et des programmes où elle était entraineuse ont également été avisés de la suspension», a écrit Any-Claude Dion, directrice générale.
En ce qui a trait à l’enquête et à la nature de la plainte, Patinage Québec renvoie la balle à Patinage Canada, même si l’entraineuse fait partie de son organisation.
Dans les dernières années, selon la liste mise en ligne par Patinage Canada, trois entraineurs du Québec ont été expulsés pour inconduite. Dans la liste des «suspensions provisoires», deux entraineurs québécois s’y trouvent soit Marie-Christine Grenier et Richard Gauthier. S’il est encore impossible de connaître la nature de l’inconduite de Mme Grenier, Richard Gauthier, lui, est accusé de grossière indécence, d’agression sexuelle et d’attentat à la pudeur à l’endroit d’un patineur. Les démarches judiciaires sont toujours en cours. Patinage Canada inscrit pour sa part sur son site que l’infraction de Richard Gauthier est une « allégation d’inconduite ».