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un accord salarial trouvé avec les syndicats CGT et FO

BFM Business



La centrale nucleaire de Chooz en mai 2017 1190573

Cet accord va être soumis à la consultation du personnel pour qu’il soit validé.

Les « négociations sont terminées »: après plusieurs semaines d’une grève qui a fait tâche d’huile dans les centrales nucléaires, la direction d’EDF et les syndicats sont parvenus vendredi à un accord pour des augmentations salariales, de quoi desserrer peut-être les craintes sur la production à l’approche de l’hiver.

« Les négociations sont terminées, un accord va être soumis aux organisations syndicales qui les soumettront au personnel », a indiqué vendredi un porte-parole d’EDF.

A cette annonce, les grévistes ont relâché la pression sur les centrales, principales pourvoyeuses d’électricité en France. Les salariés de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus puissante d’Europe de l’Ouest, ont été les premiers à suspendre la grève, estimant que la direction avait répondu aux revendications, a indiqué à l’AFP Franck Redondo, secrétaire FO du CSE de la centrale.

5% d’augmentation

D’autres ont suivi dans l’après-midi: Chooz, Saint-Laurent-des-Eaux, Bugey, Chinon, Dampierre, Saint-Alban et Penly. Quatre des douze centrales en grève ce vendredi doivent encore prononcer sur la suspension ou non du mouvement, a indiqué Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

Au niveau de la centrale mosellane de Cattenom, « le mouvement continue pour l’instant, les salariés veulent maintenir une certaine pression tant que l’accord n’est pas signé », selon une source syndicale.

Un préavis de grève est en outre annoncé à Flamanville (Seine-Maritime) pour 21H00, selon le service communication de la centrale.

A l’issue de deux jours de négociations, « les 120 euros bruts par mois d’augmentation pour tous au minimum sont atteints », a déclaré à l’AFP Julien Lambert, secrétaire fédéral de FNME-CGT, le syndicat majoritaire.

Dans le détail, la direction d’EDF a proposé 5% d’augmentation pour les bas salaires jusqu’aux agents de maîtrise, selon Franck Redondo, secrétaire FO du CSE à Gravelines.

L’encadrement s’est vu proposer 2,5% d’augmentation accompagnés de primes dont le montant reste à finaliser. Ces augmentations générales seront accompagnées d’avancements individuels de 2,45%, selon lui.

Les quatre syndicats représentatifs (CGT, FO, CFDT et CFE-CGC) ont théoriquement jusqu’à jeudi pour valider cet accord, une deuxième étape après un accord de branche sur des augmentations dans les industries électriques et gazières (IEG) signé lundi par la CGT, la CFDT et FO, sans la CFE-CGC.

Cet accord de branche prévoit une augmentation de 3,3%, une rétroactivité de 1% au 1er juillet et le solde de 2,3% au 1er janvier 2023 ainsi qu’une enveloppe complémentaire de 80 euros bruts par mois en 2023 pour les bas salaires.

« Tout le monde se remet au boulot »

A Gravelines, un nouveau vote doit décider lundi de l’arrêt de la grève si l’accord d’entreprise est ratifié d’ici-là. « Si l’accord est confirmé lundi, pour nous, le dossier est clos, tout le monde se remet au boulot et on mouille la chemise pour raccorder les centrales au réseau pour les Français, en toute sécurité », a averti M. Redondo.

Au fil des semaines, la grève a entraîné des retards sur le calendrier de travaux et de maintenance du parc nucléaire, de quoi redoubler les inquiétudes sur d’éventuelles pénuries d’électricité au coeur de l’hiver, en pleine crise énergétique européenne. Mardi, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité avait même mis en garde: « une prolongation du mouvement social aurait des conséquences lourdes sur le coeur de l’hiver ».

Commencé le 13 septembre, le mouvement de grève s’est de fait étendu au fil des semaines, jusqu’à toucher vendredi matin 12 centrales sur les 18 que compte le parc nucléaire français. Vendredi, avant la levée partielle de la grève, quatre réacteurs avaient connu une baisse de production tandis que les travaux de maintenance étaient bloqués sur 18 réacteurs, la France en comptant 56 au total, a rapporté à l’AFP Julien Lambert. De quoi aggraver encore les ennuis financiers du groupe dont la dette pourrait atteindre 60 milliards d’euros à la fin de l’année.

La situation d’EDF, détenu à 84% par l’Etat et bientôt à renationalisé à 100%, est plombée à la fois par l’écroulement de sa production électrique, conséquence de l’indisponibilité d’une partie de son parc nucléaire en raison de problèmes de corrosion et de maintenances programmées, mais aussi par l’application du bouclier tarifaire, qui protège les Français de hausses trop importantes du prix de l’énergie.

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