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Quatre jours après le meurtre de Lola, âgée de 12 ans, dans le 19e arrondissement de Paris, la classe politique française s’est emparée de l’affaire. Tandis qu’Emmanuel Macron recevait la famille à l’Élysée, la droite et l’extrême droite se sont illustrées dans la surenchère en dénonçant les défauts de la politique migratoire du gouvernement.
Le monde politique s’est emparé de l’affaire du meurtre de Lola, une adolescente de 12 ans violée, torturée et retrouvée dans une malle en plastique dans le 19e arrondissement de Paris. Alors que l’extrême droite continuait à incriminer la politique migratoire du gouvernement – l’auteur des faits était en situation irrégulière -, Emmanuel Macron recevait les parents de la jeune victime, mardi, à l’Élysée.
« Il leur a présenté ses condoléances et les a assurés de toute sa solidarité et de son soutien dans l’épreuve qu’ils traversent et qui nous bouleverse tous », a indiqué l’Élysée, alors que plusieurs élus d’extrême droite avaient regretté de ne pas entendre davantage l’exécutif dans cette affaire.
Changement de braquet dans la foulée. Plusieurs ministres sont montés au créneau : « Un peu de décence, et respectez la douleur de la famille », a lancé la Première ministre, Élisabeth Borne, à la cheffe de file des députés du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen, qui rappelait que « la suspecte de cet acte barbare n’aurait pas dû se trouver sur le territoire [français] ».
En effet, l’auteure des faits faisait l’objet depuis août d’une obligation de quitter le territoire français.
« Une honte »
« Notre responsabilité à tous, c’est de laisser la justice punir ce crime à la hauteur de ce qu’il mérite », a ajouté la Première ministre lors des questions au gouvernement.
Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait auparavant accusé la droite de « démagogie » et de « se servir du cercueil d’une gamine de 12 ans comme d’un marchepied, pour faire de la petite politique : c’est une honte ».
Mardi matin, déjà, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait fustigé sur RTL « l’indécence » de ceux qui transformaient « cette histoire en tract électoral ».
Droite et extrême droite sont en pleine campagne pour la présidence de leurs partis respectifs, et ont multiplié leurs attaques ces derniers jours contre la politique migratoire de l’exécutif.
La principale suspecte, Dahbia B., une Algérienne de 24 ans, a été mise en examen, lundi, pour « meurtre » et « viol aggravé » et écrouée. Elle était entrée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant, mais faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022.
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« Vous ne pourrez pas évacuer le sujet en criant à la récupération », a affirmé, mardi, Marine Le Pen.
L’eurodéputé RN Jordan Bardella, qui avait dénoncé dans un tweet « l’ensauvagement et l’immigration », a fait savoir qu’il se rendrait avec « une délégation d’élus » RN à un rassemblement en mémoire de la victime, jeudi soir, devant la mairie du 19e arrondissement de Paris.
Chez les Républicains (LR), en pleine course à la présidence du parti, le ton était aussi très virulent. « Ce laxisme migratoire criminel me révolte », a assuré le très droitier Éric Ciotti, donné par beaucoup comme le favori de l’élection interne.
Son concurrent Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, a lui aussi durci le ton: « J’en ai plus qu’assez du ‘pas d’amalgame’ », a-t-il affirmé à Valeurs actuelles, en assurant que « Lola a aussi été la victime du laisser-aller migratoire ».
Le patron des députés LR Olivier Marleix a, lui, appelé lors d’un point presse à « un sursaut national » en matière d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière.
« Le francocide n’existe pas »
Du côté du parti Reconquête, Éric Zemmour avait brandi, dimanche, son concept de « francocide », déjà employé la veille lors d’une cérémonie pour les deux ans de l’assassinat de Samuel Paty par un jeune radicalisé, qui lui reprochait d’avoir évoqué les caricatures de Mahomet en classe.
« Le francocide n’existe pas », a répliqué sur Twitter la députée écologiste Sandrine Rousseau, l’une des rares à réagir à gauche en cette période de forte mobilisation sociale.
La députée de Paris a ajouté que « les meurtriers et meurtrières ne peuvent être ramenés à une couleur de peau, une religion ou une nationalité, sauf à tomber dans les heures les plus sombres de l’humanité ».
Avec AFP