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Théâtre: Verdict met en scène la justice qui a façonné le Québec

Théâtre: Verdict met en scène la justice qui a façonné le Québec


Les avocats sont souvent dépeints négativement, mais la pièce Verdict permettra peut-être de modifier les perceptions en présentant de grandes plaidoiries dans quatre causes qui ont marqué le Québec.

« Le spectacle donne une meilleure appréciation du travail des avocats, explique en entrevue téléphonique le comédien Paul Doucet qui en interprète deux. Quand tu te dis que c’est en partie le boulot d’un avocat qui va mener à la légalisation de l’avortement, quand tu constates que leur travail peut changer une loi, c’est assez fascinant. »

Il fait ici référence à la cause de 1973 lorsque le médecin Henry Morgentaler a été accusé d’avoir pratiqué des avortements illégaux. Une partie de la plaidoirie de Me Claude-Armand Sheppard est ainsi présentée au Gesù, à Montréal, ainsi qu’en tournée dans plusieurs théâtres de la province.

C’est Marie-Thérèse Fortin qui prononcera ce discours, elle qui partage la scène avec Paul Doucet.

« Je l’estime beaucoup, explique ce dernier qui n’avait jamais joué avec elle. J’avais bien envie de monter sur les planches en sa compagnie. Lorsqu’on m’a proposé le rôle et que j’ai su qu’elle était de l’aventure, je ne pouvais pas dire non. »

La comédienne va aussi se glisser dans la peau de la controversée Anne-France Goldwater. Dans cette cause datant de 2001, elle a plaidé en faveur de la reconnaissance du droit au mariage pour les personnes de même sexe.

Joyce Echaquan

Un des moments les plus émouvants du spectacle selon Paul Doucet est la prise de parole de Me Jean-François Arteau, qui représentait le Conseil de la nation attikamek en juin 2021, dans le cadre de l’enquête publique du coroner sur la mort de Joyce Echaquan.

« Tout comme celle sur Morgentaler qui est revenue dans l’actualité avec les débats sur l’avortement aux États-Unis, cette cause est bien de notre temps », note le comédien.

Fidèle à l’original

Tous les textes de cette proposition sont le verbatim des discours réellement livrés. Certains passages ont été coupés pour les raccourcir, mais rien d’autre n’a été modifié. Les propos émis sur scènes sont mot pour mot ce qui a été dit. 

« On a tout validé avec les avocats comme s’ils avaient des droits d’auteur, assure Paul Doucet. Ils sont au courant de la pièce. Ils ont été consultés. »

Le public s’implique

Un entracte vient diviser le spectacle en deux. Après les trois premières plaidoiries, la deuxième partie consiste en un affrontement entre la couronne et la défense en juin 2008 dans l’affaire de Basil Parasiris, accusé du meurtre prémédité d’un policier.

Ce qui intéressant pour le public dans cette partie, c’est qu’il sera appelé à donner son verdict à main levée après avoir entendu les deux points de vue. « On l’a testé et cela marche vraiment, dit Paul Doucet. Les gens sont dedans, ils écoutent et ils se parlent entre eux ensuite, juste avant de trancher ». 

Pour chaque tableau, il y a une explication avant chaque plaidoirie pour faire une mise en contexte ainsi qu’après pour détailler l’impact que cela a eu sur ce dossier. Cette œuvre de Nathalie Roy et Yves Thériault a donc assurément une valeur pédagogique. Et selon Paul Doucet, une suite à ce spectacle avec d’autres causes est même dans les cartons. 

Verdict est présentée jusqu’au 20 octobre, ainsi que du 9 au 12 novembre au Gesù. Et en tournée à Québec, Gatineau, Sherbrooke et dans de nombreuses autres villes du Québec.



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