Rangés en file indienne, les petits flacons défilent à vive allure sur le rail automatique. « Ils arrivent tout droit d’Irlande », explique un employé, charlotte vissée sur la tête et blouse blanche de rigueur, par-dessus le bourdonnement de la machine. Un à un, les flacons passent devant l’étiqueteuse qui appose le marquage « Keytruda 25 mg/ml », se font tatouer un numéro de série, puis sont enveloppés d’une notice d’utilisation, avant de terminer leur course quelques mètres plus loin, où une équipe de trois ouvriers s’attelle manuellement au conditionnement des fioles dans des boîtes en carton. Le rythme est rapide, les gestes sont précis.
Une mécanique bien rodée qui n’a rien de surprenant. Avec plus de soixante ans d’expérience, l’usine MSD de Haarlem, située dans la banlieue proche d’Amsterdam, aux Pays-Bas, fait figure de vétéran dans l’emballage et l’expédition de produits pharmaceutiques. Inaugurée en 1956, elle a à son palmarès d’être la première implantation industrielle hors des Etats-Unis de la Big Pharma américaine depuis la seconde guerre mondiale. Connue outre-atlantique sous le nom de Merck, elle est toutefois appelée MSD ailleurs, pour la distinguer de son homonyme allemand. « C’est aujourd’hui l’un de nos plus gros sites dans le monde », précise Leonardo Mallmann, directeur général de MSD aux Pays-Bas.
Depuis ses modestes débuts, l’usine s’est considérablement agrandie, faisant du pays, qui compte trois autres sites de production à Oss, Boxmeer et De Bilt, l’une des principales bases industrielles de la société sur le Vieux Continent. A Haarlem, ses bâtiments s’étendent désormais sur plus de 200 hectares. Dans ses murs, 1 500 employés y travaillent chaque jour à la production, à l’emballage, au contrôle de qualité et à l’expédition des produits pharmaceutiques de l’entreprise.
« Une organisation très complexe »
La force de l’usine réside notamment dans ses lignes de conditionnement flexibles, qui permettent de basculer, dans un délai très court, d’une forme d’emballage à une autre. Cette particularité donne à MSD la possibilité de produire une variété d’emballages (plaquettes alvéolées pour les comprimés, seringues préremplies, flacons…) adaptés aux usages et aux réglementations d’une multitude de pays dans le monde.
Au total, 2 500 médicaments et vaccins sous des conditionnements différents sortent ainsi chaque année des entrepôts de cette usine pour être expédiés dans 140 pays dans le monde. « Cela peut sembler anodin, et pourtant, emballer sur un même site industriel des produits avec des étiquetages et des notices dans un aussi grand nombre de langues différentes requiert une organisation très complexe », souligne Craig Kennedy, vice-président de MSD, chargé de la gestion de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
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