Pour convaincre de l’utilité d’un produit, il est préférable d’en être convaincu soi-même. Malheureusement, Meta semble un peu patiner de ce côté-là. Dans une note interne obtenue par The Verge, Vishal Shah (le responsable du métavers chez Facebook) regrette que même les employés de l’entreprise ne passent pas assez de temps dans Horizon, le monde virtuel que la firme s’est acharnée à construire depuis plus d’un an.
“Beaucoup d’entre nous ne passent pas assez de temps dans Horizon. (…) Pourquoi n’aimons-nous pas le produit que nous avons mis tant d’énergie à construire ? Pourquoi nous ne l’utilisons pas tout le temps ? ”, fait mine de s’interroger Vishal Shah. “Si nous n’aimons pas ce produit, comment pouvons-nous attendre de nos utilisateurs qu’ils l’aiment ?”, regrette le responsable. Il faut dire que le métavers facebookien n’a pas profité de la meilleure publicité du monde ces derniers temps. Le lancement d’Horizon en Espagne et en France s’est accompagné de nombreuses moqueries sur la qualité des graphismes du service. Quelques mois auparavant, une femme a été victime d’agression sexuelle dans le métavers et, il y a quelques semaines à peine, le grand patron du métavers chez Facebook quittait son poste.
On est donc loin du monde ouvert, accueillant et réaliste que Mark Zuckerberg tentait de vendre il y a quelques mois. “Tout le monde dans cette entreprise devrait se donner pour mission de tomber sous le charme d’Horizon Worlds”, précise un second mémo de Vishal Shah, qui précise que les chefs de service seront “tenus responsables” du manque d’implication de leurs équipes dans le projet. Malgré le ton relativement martial, le responsable reconnaît que l’expérience d’Horizon “est complexe et frustrante pour les nouveaux utilisateurs” et que le métavers de Facebook “n’a pas encore trouvé sa place sur le marché”.
Avec un investissement de 13 milliards en 15 mois, on comprend pourquoi Meta a envie, et besoin, que son métavers soit un succès. L’entreprise aimerait bien croquer une part du généreux gâteau de 5000 milliards de dollars que représente cette nouvelle opportunité. Malheureusement, cela semble mal parti, même si Meta se défend en expliquant que “l’entreprise est toujours convaincue que le métavers est l’avenir de l’informatique (…) et améliore constamment la qualité de son service”.