L’histoire politique française regorge de traversées du désert achevées par un retour, parfois triomphal, souvent malheureux. Xavier Bertrand, le président (Les Républicains, LR) des Hauts-de-France, formule le vœu que sa réapparition sur le devant de la scène, samedi 1er octobre, à Saint-Quentin (Aisne), appartienne plutôt à la première catégorie.
De cette rentrée un peu en décalé, l’ancien ministre du travail a décidé d’en faire le lancement officiel de son parti Nous France, dont les statuts avaient pourtant été déposés dès la fin 2021. Une façon pour lui de faire connaître l’existence de cette structure et de braquer les projecteurs sur ce qu’il entend en faire à l’avenir.
Non pas que Xavier Bertrand ait complètement disparu des radars. La présidence d’une grande région permet toujours de participer au débat national. Mais le coup qu’il a reçu en décembre 2021, lors du congrès de désignation du candidat de la droite à l’élection présidentielle, avait tout de la fin de partie politique. Longtemps considéré comme favori, il avait été balayé dès le premier tour de la primaire, en arrivant quatrième, avec 22,36 % des voix, derrière Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Michel Barnier. Tout était pourtant prêt : le projet, les relais, les sondages au beau fixe. Las, obligé de se soumettre au vote des adhérents du parti LR, dont beaucoup lui reprochaient son départ fracassant en 2017, celui qui imaginait prendre la place d’Emmanuel Macron à l’Elysée n’avait même pas pu se présenter à la présidentielle. Avant cette déroute, lui-même avait sous-entendu plusieurs fois qu’en cas d’échec, il renoncerait pour de bon à toute ambition nationale.
Le voici pourtant remonté en selle. Avec une ambition clairement affichée pour le scrutin présidentiel de 2027. Une décision mûrie pendant la campagne des élections législatives, assez vite après la défaite de Valérie Pécresse. Appelé à la rescousse par nombre de députés désireux de sauver leur siège à l’Assemblée nationale, Xavier Bertrand explique avoir compris à l’époque que ce « n’était pas à cause de son projet » qu’il avait perdu la primaire. « Je me suis rendu compte que les idées que je portais avaient encore toute leur pertinence », raconte-t-il.
« Renouer avec les propositions »
Sa ligne politique, il la portera justement samedi aux quelque 1 000 personnes qui se sont inscrites. Des ateliers sont organisés le matin, avant un discours qu’il tiendra l’après-midi. Une carte blanche sera aussi donnée à Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, sur le thème « Pourquoi la droite perd toujours ». « J’expliquerai le constat que je fais sur la situation de la France et quel est le projet de société sur lequel on travaille », explique M. Bertrand. « L’idée, c’est de renouer avec les propositions », insiste-t-il, en plaidant, par exemple, pour le versement obligatoire d’une prime obligatoire de 1 000 euros dans les entreprises, dont les dividendes progressent d’une année sur l’autre.
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