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en Ethiopie, l’hôpital Ayder, symbole du naufrage du système de santé au Tigré

en Ethiopie, l’hôpital Ayder, symbole du naufrage du système de santé au Tigré


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Dans le hall d’entrée de l’hôpital Ayder à Makalé, en juin 2021.

A Makalé, la capitale du Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, les médecins de l’hôpital Ayder avaient dû renvoyer chez eux des centaines de patients en avril, faute de pouvoir les nourrir. Début juin, c’est une pénurie de médicaments qui a conduit l’établissement à fermer ses portes – sauf les urgences – pendant deux semaines. Aujourd’hui, les maigres réserves pharmaceutiques sont presque épuisées. Certaines, comme l’insuline, sont en totale rupture de stock, mettant les patients diabétiques en danger de mort. Trois sont décédés le 27 septembre.

La guerre civile qui fait rage depuis deux ans dans le nord de l’Ethiopie, opposant les insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) au gouvernement éthiopien, a de surcroît repris de plus belle aux frontières du Tigré fin août. Plusieurs sources humanitaires racontent que les blessés – civils et militaires – affluent à Ayder et dans d’autres hôpitaux tigréens, déjà au bord de la rupture. Parmi les patients, des victimes des frappes de drones de l’armée éthiopienne ainsi que des raids aériens et des barrages d’artillerie tirés depuis l’Erythrée.

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A Makalé, le Ayder Referral Hospital n’est plus que l’ombre de lui-même. « Ayder était une prouesse médicale du nord de l’Ethiopie, se souvient le docteur Hayelom Kebede, ancien directeur de l’établissement, qui a fui à l’étranger au début du conflit. C’était un hôpital moderne, avec des technologies de pointe, un centre universitaire reconnu et de multiples partenariats internationaux. »

Deuxième plus grand établissement hospitalier de l’Ethiopie, avec une capacité d’accueil de 500 lits avant la guerre, Ayder était l’hôpital de référence pour un bassin de 9 millions d’individus originaires du Tigré et des régions voisines Amhara et Afar. « Aujourd’hui, il ne tourne plus qu’à 15 % de ses capacités », déclare l’ancien directeur en exil.

Plus de stérilisation du matériel médical

Dans cette guerre qui se joue aussi sur le terrain de l’information, les insurgés du FLPT sont souvent accusés par les autorités fédérales d’instrumentaliser la situation sanitaire à des fins politiques. Alors que la province du nord, placée sous blocus, est inaccessible aux médias depuis plus d’un an, Le Monde a pu contacter des médecins à Makalé par téléphone. Leurs témoignages ont été corroborés par des travailleurs humanitaires présents en Ethiopie et qui se rendent régulièrement au Tigré.

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