C’était la première journée de grève et de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée. Et la première depuis la réélection d’Emmanuel Macron en avril. Jeudi 29 septembre, plus de 200 cortèges se sont formés dans toute la France à l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires et d’organisations étudiantes et lycéennes (UNEF, FIDL, MNL et La Voix lycéenne). Au total, plus de 250 000 personnes ont défilé, selon les chiffres de la CGT, alors que le ministère de l’intérieur a de son côté dénombré 118 500 participants. Avec des manifestants bien décidés à montrer leurs forces, alors que l’automne s’annonce mouvementé sur les questions sociales. Et ce même si Emmanuel Macron avait choisi, la veille, de temporiser à propos de la réforme des retraites en ouvrant un nouveau cycle de concertations avec les partenaires sociaux et les forces politiques du pays, en vue d’un projet de loi global « avant la fin de l’hiver ».
Car si la réforme des retraites, et surtout la question du recul de l’âge légal de départ, faisait évidemment partie du mot d’ordre de la journée, la mobilisation avait initialement été lancée pour réclamer une hausse des salaires, des pensions, des bourses et des minima sociaux face à l’inflation. « Le message est clair : c’est les salaires qu’il faut augmenter, pas l’âge légal de départ à la retraite », a d’ailleurs lancé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avant que la manifestation ne s’élance à Paris, vers 14 heures.
« S’il y a une volonté de faire une mauvaise réforme des retraites, il y aura du monde dans la rue pour le dire », Nathan, 33 ans, statisticien
Dans la capitale, au sein du cortège qui défilait entre la place Denfert-Rochereau et Bastille, les revendications des quelque 40 000 manifestants réunis, selon les organisateurs, montraient souvent un ras-le-bol général envers la politique gouvernementale. Mélaine Marot, 34 ans, est là contre « la politique globale du gouvernement ». « Elle est faite par les riches et pour les riches. Et contre les pauvres en général, contre les travailleurs », juge cette auxiliaire de puériculture en intérim, à Paris et en banlieue. Même son de cloche chez Benjamin Fradet, 27 ans, technicien dans un laboratoire de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement : « C’est tout le package social du gouvernement qu’il faut combattre. La réforme de l’assurance-chômage, celle du RSA, celle des retraites… La promesse est la même : travailler plus pour gagner moins, c’est insoutenable. »
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