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Filmée en train de retirer un tract du PQ dans une boite aux lettres: la candidate de QS se désiste

Filmée en train de retirer un tract du PQ dans une boite aux lettres: la candidate de QS se désiste


MONTRÉAL | Prise en flagrant délit de vol de tract péquiste par une caméra de surveillance, la solidaire Marie-Eve Rancourt a retiré sa candidature dans Camille-Laurin, ce qui pourrait aider Paul St-Pierre Plamondon. 

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Après avoir annulé une mêlée de presse qu’il devait accorder au terme de sa rencontre avec la mairesse Valérie Plante, Gabriel Nadeau-Dubois a annoncé en début de soirée que Mme Rancourt a décidé de se désister.

«Marie-Eve ne souhaitait pas devenir une distraction pour la campagne de Québec solidaire. Je suis d’accord avec elle. […] J’ai dit à Marie-Eve […] qu’elle avait pris la bonne décision», a relaté le co-porte-parole de QS, qui a vu le début de sa dernière semaine de campagne électorale gâché par toute cette histoire.

Jusque-là, une chaude lutte se jouait dans Camille-Laurin (Bourget), entre le député caquiste sortant, Richard Campeau, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon et Québec solidaire. L’écart entre M. St-Pierre Plamondon et son rival caquiste risque donc de se réduire de façon significative.

«Ça n’a pas été un après-midi facile pour personne vous le comprendrez, mais la page est tournée, on reprend le travail. Il reste une semaine à cette campagne électorale, je suis prêt à continuer le travail», a souligné M. Nadeau-Dubois, avant d’aller prêter main-forte à son candidat dans Saint-Henri–Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard. 

Excuses

C’est la candidate elle-même, Marie-Eve Rancourt, une avocate de profession, qui est passée aux aveux une heure après la publication, par l’électeur résidant à l’adresse où l’événement s’est produit, des images captées par sa caméra de surveillance.  

Dans la première vidéo, on voit d’abord une bénévole du Parti québécois déposer dans sa boîte aux lettres un tract du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui tente de se faire élire dans Camille-Laurin.  

On aperçoit ensuite, dans la deuxième séquence, Mme Rancourt déposer son propre tract avant de subtiliser «l’autre qu’y s’y trouvait déjà», a dénoncé le citoyen. «Incroyable et inacceptable», a-t-il déploré.  

Dans un court message publié une heure après la parution de la vidéo, Mme Rancourt a tenu à présenter ses excuses à son rival péquiste.  

«Je tiens à m’excuser personnellement à Paul St-Pierre Plamondon pour la vidéo qui a fait son apparition sur Facebook. Cela n’aurait jamais dû arriver. Tous les candidats ont leur place dans cette course et je m’engage à finir ce sprint électoral dans le respect et les règles de l’art», a-t-elle noté.  

«Immoral» et «antidémocratique» dit PSPP

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a qualifié le geste posé par Mme Rancourt «d’immoral» et «antidémocratique». Il a pris acte de son retrait. 

«J’accepte les excuses, mais la signification du geste demeure quand même», a commenté le chef péquiste, à son retour des Îles-de-la-Madeleine. 

«Si c’était au Parti Québécois, puis qu’une candidate ou un candidat posait un geste comme celui-là, je rencontrerais la personne pour lui dire: je suis désolé, mais tu ne peux plus faire partie de l’équipe», a affirmé le chef du PQ.   

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«J’ai eu un peu de difficulté à le croire. C’est un vidéo qui est assez précise, c’est assez unique sur le plan électoral. C’est le genre de tactique qui décourage tout le monde de la politique, c’est un peu ce sentiment-là que j’ai eu», avait-il réagi un peu plus tôt, avant que le retrait de la candidature de Mme Rancourt ne soit annoncé. 

Votes annulés

Vérification faite auprès d’Élections Québec, les électeurs de la circonscription de Camille-Laurin qui avaient déjà voté par anticipation en faveur de la candidate solidaire verront leurs bulletins de vote être comptabilisés parmi les votes annulés. 

Malheureusement, ces électeurs n’auront pas la chance de se reprendre cette année. 

Désormais, «si les bulletins de vote sont déjà imprimés, le nom de la personne candidate [qui s’est retirée] sera rayé à la main et tous les électeurs à qui le bulletin sera remis en seront informés», a précisé Gabriel Sauvé-Lesiège, porte-parole d’Élections Québec. 

«La bonne décision» réagit Duhaime

De passage à Lévis, lundi en début de soirée, Éric Duhaime a eu ce bref commentaire. «Dans les circonstances, elle a pris la bonne décision. Je pense que l’incident est clos pour l’instant. On va passer à autre chose», a-t-il laissé tomber en parlant du retrait de la candidature solidaire.   

Quelques minutes plus tôt, M. Duhaime n’avait pas voulu se mêler de cette histoire ni donner un quelconque conseil à son rival solidaire. «Ce n’est pas le genre de pratique qu’on souhaite voir de la part des militants, encore moins des candidats. Cela étant dit, je n’ai pas de conseils à donner aux autres chefs », a-t-il mentionné.  

Le chef conservateur a ensuite candidement avoué ceci : «Je gère mes propres candidats puis j’en ai plein mon assiette (..) Je n’aimais pas quand les autres chefs se mêlaient de la gestion de mon équipe de candidats. Je ne commencerai pas à faire ce que je leur reprochais il y a quelques jours». 

Une infraction criminelle?

Plus tôt dans la journée, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a indiqué que le vol de tract n’est pas encadré par la Loi électorale. «Le vol ou le méfait à l’égard d’un bien sont des infractions régies par le Code criminel. Ces situations doivent donc être rapportées aux corps policiers», a souligné Gabriel Sauvé-Lesiège, porte-parole d’Élections Québec.  

Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), il pourrait s’agir d’une infraction criminelle.  

«Une situation comme celle que vous mentionnez est une infraction (vol) au Code criminel», soit l’article 334 b), qui concerne les vols de 5 000 $ ou moins.  

Il reste toutefois à voir si le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), retiendrait la plainte, s’il y a le lieu.  

«Pour des raisons de confidentialité, le Service de police de la Ville de Montréal ne confirme jamais, sauf très rares exceptions, qu’une personne morale ou physique est visée par une plainte ou fait l’objet d’une enquête», a rappelé la division des communications du SPVM.

– Avec Gabriel Côté, Agence QMI, Nicolas Lachance et Taïeb Moalla

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