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Julian Alaphilippe, meilleure carte de l’équipe la France

Julian Alaphilippe, meilleure carte de l’équipe la France


Le Français Julian Alaphilippe, sur la ligne d’arrivée de la course en ligne des Mondiaux de cyclisme sur route à Louvain, en Belgique, le 26 septembre 2021.

Pour Thomas Voeckler, les choses sont claires. Ce dimanche 25 septembre, le sélectionneur de l’équipe de France joue « la gagne » sur la course en ligne des Mondiaux de cyclisme sur route (Eurosport à 2 h 15 et France 3 à 5 heures). Rien de moins. A Wollongong, dans le sud-est de l’Australie, le Vendéen à un statut à défendre. Depuis deux ans, le maillot arc-en-ciel finit sur les épaules de l’un de ses hommes, toujours le même : le puncheur Julian Alaphilippe.

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Sa participation, un temps incertaine, après une chute qui l’a contraint à l’abandon sur le Tour d’Espagne, le 31 août, il est bien du voyage en Nouvelle-Galles du Sud, où il vise un troisième titre de suite. Un exploit que seul le Slovaque Peter Sagan a réalisé (2015 à 2017) en un siècle d’histoire de la compétition.

La France a « pratiquement la meilleure équipe » de cette édition, fait valoir l’ancien cycliste Jacky Durand, consultant pour Eurosport. Pourtant, elle ne part pas avec le statut de favorite. La raison ? Son champion n’ayant plus couru depuis sa mésaventure sur la Vuelta, les doutes subsistent quant à son état de forme. Quelques jours avant l’échéance, Thomas Voeckler lui-même glissait que les attentes quant au collectif tricolore ne pouvaient pas se limiter à Julian Alaphilippe. « Si on regarde la composition du groupe, il y a, selon les scénarios de course, plusieurs garçons qui ont des chances d’être champion », avançait-il.

Huit plus un pour la France

Avec une place réservée au tenant du titre indépendamment du quota de huit coureurs auquel elle a droit, la France sera la seule nation avec neuf hommes au départ ce dimanche. Parmi eux : Christophe Laporte, unique vainqueur d’étape français sur le Tour en 2022 – et poisson-pilote le reste de l’année dans l’équipe Jumbo-Visma du grand favori belge Wout van Aert –, le grimpeur Romain Bardet ou encore le polyvalent Valentin Madouas, en grande forme.

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Mais c’est surtout Benoît Cosnefroy qui concentre les espoirs, après sa victoire sur le Grand Prix de Québec, le 9 septembre, lors duquel il a dominé quelques-uns des prétendants au sacre mondial. D’autant que le circuit vallonné de Wollongong « lui convient parfaitement », selon Voeckler. Le Normand, qui avait d’abord décliné toute participation aux Mondiaux, est arrivé à la surprise générale lundi soir en Australie. De quoi donner au coureur de l’équipe AG2R-Citroën des airs d’homme providentiel.

Cyrille Guimard, lui, n’y croit pas. « Dans une course non maîtrisée ou un peu débridée, oui, il a les qualités pour aller chercher une gagne, ça c’est évident… Mais pas en position de leader unique », souligne le prédécesseur de Thomas Voeckler à la tête de la sélection nationale. Aux yeux de l’ancien directeur sportif, Benoît Cosnefroy est encore un cran en dessous des têtes d’affiche mondiales, comme Wout van Aert, son compatriote Remco Evenepoel, le Néerlandais Mathieu van der Poel ou encore le Slovène Tadej Pogacar.

De l’importance d’un « grand leader »

« On a trois ou quatre coureurs qui sont capables de monter sur un podium. Mais, est-ce qu’après deux titres de champion du monde, on va se contenter d’une troisième place ou alors tout miser sur un coureur capable d’aller chercher la victoire ? », feint de s’interroger l’ancien coureur Jacky Durand. Avec moins de garanties que lors des deux éditions précédentes, la meilleure carte des Bleus reste donc Julian Alaphilippe. « Sur le papier, sa préparation était idéale : quelques jours sur le Tour d’Espagne, un peu de récupération et les championnats du monde. Entre-temps, il y a eu cette chute. Il n’a pas trop communiqué là-dessus, mais, à mon avis, s’il est présent au départ des championnats du monde, c’est que les dix derniers jours ont été concluants en termes d’entraînement », analyse le commentateur d’Eurosport.

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Quel que soit le niveau de performance du natif de Saint-Amand-Montrond (Cher), il sera le fil conducteur de l’équipe de France, assure Cyrille Guimard. « L’incertitude, c’est de savoir s’il joue à 100 % ou à 80 %. » Et de développer : « S’il joue à 80 %, ça veut dire qu’il est au niveau des autres coureurs du groupe et donc que les stratégies, les mouvements de course seront différents. Mais c’est lui qui donnera le “la”. Un grand leader, ça peut aussi permettre à des équipiers d’aller chercher la gagne. »

Arme secrète

Invité par le journal belge Nieuwsblad à se prêter au jeu des favoris, l’Erythréen Biniam Girmay – un homme à suivre ce dimanche – citait Wout van Aert, Mathieu van der Poel et le puncheur-sprinteur australien Michael Matthews, galvanisé par un rendez-vous à domicile. Mais pas Alaphilippe. Cette « rétrogradation » du Français permet-elle aux Bleus de se délester un peu du poids de la course ? « Julian est quand même bien connu de ses adversaires, balaie Guimard. Les grands favoris vont le surveiller comme du lait sur le feu, en considérant qu’il est à 100 %. »

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Reste que l’équipe de France peut aussi posséder, le moment venu, une arme secrète. « Thomas Voeckler nous a sorti parfois des tactiques un peu surprenantes, comme l’an passé, où il avait décidé de durcir la course très loin de l’arrivée, rappelle Jacky Durand. Il a cette expérience du terrain et il connaît très bien ses coureurs. » Par ailleurs, les 267 kilomètres de la course en ligne arrivent à la fin d’une longue saison, quand la fatigue accumulée peut engendrer des défaillances inattendues. « Ce ne sont pas toujours les plus grands favoris qui gagnent, répète Voeckler. On peut avoir des surprises sur un championnat du monde, c’est déjà arrivé. »

Longtemps, les Français limitaient leurs ambitions au « meilleur résultat possible » lors des Mondiaux, se contentant d’une cinquième ou d’une sixième place. Désormais, la doctrine a changé, insiste Durand : « Ça passe ou ça casse. On est champion du monde ou on est 25ᵉ. Si c’est le cas, ce n’est pas grave, on aura tout tenté. »

Le parcours de la course en ligne : 267 km vallonnés qui peuvent « créer des scénarios de course très différents »

La course en ligne des mondiaux, dimanche 25 septembre, se dispute sur un parcours de 266,9 kilomètres au profil vallonné. Le peloton s’élancera d’Helensburgh, au sud de Sydney. Il va parcourir une trentaine de kilomètres relativement plats le long de l’océan Pacifique sud, avant une boucle de 34,2 km, marquée notamment par l’ascension du mont Keira – 8,7 km, avec une pente moyenne de 5 %. Puis les coureurs entreront sur le circuit urbain de Wollongong (17,1 km) pour douze tours. Le mont Pleasant – 7,7 % de moyenne sur 1,1 km –, dont le sommet pointe à 6,9 km de l’arrivée, servira de rampe de lancement aux « puncheurs », ces coureurs capables de creuser des écarts de manière assez rapide sur des ascensions brèves, mais raides. « On a un tracé qui peut créer des scénarios de course vraiment très différents. C’est la raison pour laquelle j’ai composé une équipe un peu hétéroclite », faisait valoir, avant le départ, le sélectionneur de l’équipe de France, Thomas Voeckler.

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