Suspectée d’être la commanditaire de l’agression de son ancienne coéquipière au PSG Kheira Hamraoui, l’internationale française Aminata Diallo, a été mise en examen vendredi dans ce dossier, comme quatre autres personnes, pour « violences aggravées » et « association de malfaiteurs ».
Dans la soirée, l’ex-joueuse du PSG, désormais sans club, a été placée en détention provisoire, mise en cause comme « la commanditaire » de l’agression de son ex-coéquipière au Paris SG Kheira Hamraoui, a indiqué le parquet de Versailles. « Madame Diallo a souhaité un débat différé » devant le juge des libertés et de la détention, après sa mise en examen, « et dans l’attente elle a été incarcérée provisoirement », a expliqué le parquet de Versailles dans un communiqué.
Aminata Diallo peu bavarde face aux enquêteurs
Après l’agression le 4 novembre de Kheira Hamraoui, 32 ans et 39 sélections en équipe de France, l’hypothèse d’une rivalité entre les deux joueuses du Paris SG, évoluant au même poste de milieu de terrain, avait été, dans un premier temps, envisagée. Aminata Diallo a toujours vivement contesté être impliquée. En novembre 2021, elle avait déjà été placée en garde à vue, avant de ressortir libre, sans charge retenue contre elle.
Selon le parquet de Versailles, il restait « environ huit heures » à effectuer sur cette garde à vue entamée en novembre et limitée légalement à un total de 48 heures. Interpellée vers 6h à son domicile vendredi, la joueuse de 27 ans est restée dans les locaux de la police judiciaire de Versailles jusqu’en début d’après-midi, quand elle a été déférée au palais de justice. Contacté par l’AFP, son avocat, Mourad Battikh, n’était pas joignable dans l’immédiat.
Selon une source proche du dossier, alors qu’elle a été impliquée par les autres mis en examen au cours de leur garde à vue, Aminata Diallo « n’a pas dit grand-chose » vendredi devant les enquêteurs. « Elle n’a pas reconnu sa participation (à l’agression, ndlr) avant de vite invoquer son droit au silence », a précisé cette source.
Les quatre hommes nient avoir porté des coups
Quatre hommes, nés entre 1999 et 2003, ont également été mis en examen vendredi pour « association de malfaiteurs » et « violences aggravées » après leur arrestation cette semaine. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, et un troisième est ressorti libre, sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, ces hommes ont mis en cause Aminata Diallo comme commanditaire, devant les enquêteurs. Ils ont également reconnu leur présence sur les lieux de l’agression mais nient avoir porté les coups.
Le 4 novembre 2021, Kheira Hamraoui avait été agressée à Chatou (Yvelines) à coups de barres de fer et frappée sur les jambes par deux hommes, devant Aminata Diallo, alors qu’elles rentraient en voiture d’un dîner d’équipe. La joueuse avait été ensuite conduite à l’hôpital pour recevoir des points de suture.
« J’ai vécu un vrai guet-apens. Ces individus m’attendaient derrière un camion. Ils étaient au bon endroit, au bon moment. Comment ont-ils pu être si bien renseignés? C’est autant de questions sans réponse encore aujourd’hui », avait-elle déclaré au journal L’Equipe en juin.
Contactée par l’AFP, son avocate n’a pas souhaité faire de commentaire vendredi matin. Cette affaire avait totalement déstabilisé le vestiaire du PSG et eu un impact négatif sur les performances sportives des deux joueuses. La relation de Kheira Hamraoui avec plusieurs de ses coéquipières, notamment Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, s’était fortement dégradée, ces dernières lui reprochant la première garde à vue d’Aminata Diallo.