Son bureau est conforme à l’image qu’elle cultive. Harmonieux, d’une rigueur sans fioritures et respectueux de la tradition républicaine : le portrait du président Ali Bongo Ondimba trône en bonne place sur l’un des murs vert pistache de la vaste pièce. Depuis ses fenêtres, au premier étage de ce bâtiment qui en compte trois, Anne Nkene Biyo’o peut embrasser une bonne partie des plus de 1 100 hectares de la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, un hub industriel sur lequel elle veille depuis juillet 2020, en tant qu’administratrice générale de l’Autorité administrative de la ZES.
« Avec elle, vous ne serez pas déçu », nous affirme, dans un murmure poli, Fred, jeune entrepreneur de 22 ans croisé dans la salle d’attente. Patient, en revanche, il fallait l’être. Ce jour-là, notre rendez-vous a été reporté de trois longues heures. La faute à un agenda très chargé et à un déplacement inopiné sur le terrain. C’est que celle que certains médias gabonais n’hésitent pas à qualifier d’« Amazone de la ZES » entend contrôler dans les moindres détails les activités de cette zone située dans le département de Komo-Mondah, à près de 27 km de Libreville. Lorsqu’elle arrive enfin, elle enchaîne immédiatement avec deux rencontres en tête-à-tête avec des acteurs économiques pressés avant, enfin, de nous ouvrir sa porte. « Je suis une femme de terrain », glisse-t-elle dans un sourire, comme pour s’excuser.
Une carrière dans le public
Si elle ne rechigne pas à arpenter le site de la ZES qu’elle dirige depuis deux ans, à multiplier les rendez-vous avec les patrons gabonais ou étrangers, Anne Nkene Biyo’o, 49 ans, est aussi à l’aise dans la sphère politique. « Elle connaît tous les rouages de l’administration gabonaise, confie l’un de ceux qui ont côtoyé la quadragénaire dans les cercles proches du sommet de l’État. C’est une femme entière, mais aussi engagée et très professionnelle. »