in

Viticulteur Lucien Lurton décède.

La mort du viticulteur Lucien Lurton


Lucien Lurton au Château Brane-Cantenac, à Cantenac (Gironde), en 2015.

L’un des acteurs majeurs du Médoc s’est éteint paisiblement à l’âge de 97 ans, samedi 25 mars, dans son lit du château Brane-Cantenac. Entouré des siens, Lucien Lurton achève une vie dense, dans laquelle le vin de Bordeaux a eu une place centrale. Qui sait, pourtant, que cet homme au regard bleu acier, qui se tenait toujours droit et dont l’allure en imposait, cachait un aventurier ? C’est qu’il était avant tout d’une discrétion exemplaire. S’il n’était pas un communicant, il était dans l’action.

Né en 1925 dans une famille d’agriculteurs de l’Entre-deux-Mers, en Gironde, Lucien Lurton perd sa mère alors qu’il a tout juste 8 ans. Son père, François Lurton, l’élève avec ses trois autres enfants. D’abord élève à Bordeaux chez les jésuites, puis pensionnaire à Bazas, où les études étaient moins onéreuses, Lucien Lurton se forge un caractère à toute épreuve. Chaque fin de semaine, il rentre chez lui à vélo au château Bonnet, à Grézillac. Cinquante kilomètres à pédaler pour retrouver son père, ses deux frères et sa sœur.

A 18 ans, il poursuit ses études à Toulouse, où il obtient un diplôme d’ingénieur agricole. Quand la seconde guerre mondiale éclate, ses frères, André et Dominique, sont mobilisés, tandis qu’il reste près de son père comme aide d’exploitation. Mais il n’a qu’une idée en tête : voyager. Il patiente. Après la guerre, il travaille quelques années avec André sur les terres familiales, jusqu’au jour où il décide de prendre son envol.

Voyage en Amérique du Sud

Les Etats-Unis le font rêver : il s’y rend, sans un sou en poche. Il s’arrête d’abord dans les Finger Lakes, dans l’Etat de New York, où il s’arrange pour produire du vin dans les premiers domaines viticoles de cette région. Puis il poursuit son voyage jusqu’en Californie, où il travaille au domaine Beaulieu Vineyard avec un des pionniers de la viticulture de la Napa Valley, André Tchelistcheff, qui restera toujours pour lui un ami, un visionnaire et un exemple.

Le Bordelais n’en reste pas là. Il repart sur les routes, qui le mènent jusqu’au Mexique. Pendant un an encore, il parcourt l’Amérique du Sud, vivant de petits boulots. « Mon père a toujours considéré que c’étaient là les meilleures années de sa vie », raconte son fils Gonzague, propriétaire de Château Durfort-Vivens, à Margaux. Personne n’imagine alors ce que Lucien Lurton bâtira, plus tard, sur la terre de ses ancêtres. De retour en Gironde en 1954, il tombe amoureux de celle qui devient aussitôt son épouse, Marie-Jeanne Duvoisin, issue d’une famille du Périgord. Dès lors, l’aventurier se range.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Elon Musk défend la certification payante sur Twitter

Certification payante soutenue par Elon Musk sur Twitter.

Tremblement de terre de magnitude 3,2 ressenti à Oakland.