L’ancien président taïwanais Ma Ying-jeou a fait un voyage historique sur le continent chinois pour la première fois en soixante-quatorze ans de séparation entre la Chine et Taïwan. Il est allé balayer la tombe de ses ancêtres, une tradition importante dans la culture chinoise pour entretenir les tombes et présenter des respects aux âmes des morts. Cela se produit le 5 avril lors de la fête des morts, ou Qingming.
Le professeur de relations internationales à l’université nationale Chengchi, Tang Shao-cheng, écrit dans le journal taïwanais Chungkuo Shihpao que le voyage de Ma peut contribuer à apaiser les relations entre les trois parties dans le contexte d’un affrontement sino-américain exacerbé et de relations tendues entre la Chine et Taïwan.
Le voyage de Ma contribue également à atténuer l’hostilité chinoise vis-à-vis de Taïwan, qui a été aggravée par la rupture diplomatique du Honduras avec Taïwan et la prochaine visite de la présidente Tsai Ing-wen aux États-Unis, où elle doit s’entretenir avec des représentants très antichinois.
Tang souligne que la coïncidence des voyages de Ma et de Tsai n’a rien à voir avec Ma, qui avait prévu son voyage très en amont en raison de la proximité de la fête des morts. La coïncidence aurait été décidée par la présidence taïwanaise.
Après trois ans de pandémie et avec des élections générales décisives prévues en 2024, Ma accumule des points avec son voyage, tandis que Tsai utilise sa visite comme preuve de son soutien américain et de sa lutte contre la Chine. Les électeurs taïwanais prendront note de ces enjeux et cela pourrait influencer leur vote.