Un Premier ministre auditionné, plusieurs membres du gouvernement cuisinés par les enquêteurs du Tribunal criminel spécial (TCS), des hommes d’affaires en vue soupçonnés d’avoir bénéficié de la commande publique entendus sur procès-verbal… Le scandale s’annonçait retentissant. La justice, pensait-on, à qui la Cour des comptes avait mâché le travail en pointant irrégularités et malversations dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre le Covid-19, allait être implacable. Mais nous sommes au Cameroun : les mois passent et rien ne se passe.
La procédure a certes connu quelques coups de théâtre qui ont passionné Yaoundé, comme lorsque le parquet du TCS a eu l’outrecuidance de délivrer un mandat d’amener contre le tout-puissant secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier allait-il se présenter devant les juges, le 18 octobre, ainsi qu’il était sommé de le faire ? Et dans le cas contraire, des policiers allaient-ils se présenter à son bureau ou à son domicile pour l’arrêter ? Ce qui paraissait peu probable n’arriva pas. La séquence, en revanche, est symptomatique des difficultés rencontrées depuis le début de l’affaire.
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