Le soldat ukrainien Andriï, armé d’une pelle et d’un seau, travaille dur pour creuser des tranchées et des abris dans la terre de Bakhmout, théâtre de la plus longue et sanglante bataille depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Environ neuf mois après le début des hostilités, les forces russes ont conquis les deux tiers de la ville. Si Bakhmout tombe, Kiev craint que d’autres grandes villes du Donbass encore sous son contrôle, comme Sloviansk et Kramatorsk, ne soient menacées. Andriï et son unité se trouvent à environ un kilomètre du front et sont sur la seconde ligne de défense. Chaque tranchée est faite pour huit soldats, et les tronçons de plus de cent mètres de longueur se rejoignent pour créer de longues lignes de défense. Les soldats utilisent les peupliers pour renforcer les toits des abris de tranchées, les rondins de bois sont reliés par du fil de fer, puis recouverts de terre et de pneus.
Les soldats ukrainiens font tout à la force des bras, car ils sont trop proches des positions ennemies pour que le génie ne puisse déployer ses pelles mécaniques. Par conséquent, tout prend plus de temps à construire, surtout lorsqu’il pleut, neige ou que l’on se fait bombarder. La guerre est avant tout une guerre d’artillerie, et chaque tranchée plus profonde est une forme de résistance supplémentaire. Lorsque des salves de roquettes GRAD commencent à tomber, Andriï et ses camarades se réfugient dans leur abri, où ils sont en sécurité. Malgré leur calme relatif et leur détermination à protéger leur ville, ils espèrent que la guerre prendra fin bientôt.