LE MATCH DE LA SEMAINE – « Bon débarras. » Au bout du fil, ce cacique de l’Union nationale (UN), passablement agacé de s’exprimer une nouvelle fois sur la question, ne s’embarrasse pas de précautions oratoires. La radiation, le 1er août, de Paul-Marie Gondjout, de Chantal Myboto et de 26 autres membres du parti est, selon lui, « un non-événement ». Mieux, l’éviction de l’ancien secrétaire exécutif adjoint et de l’ex-trésorière pourrait même avoir un côté « positif ». « Depuis près de deux ans, nous ne faisions plus vraiment partie de la même formation politique, ajoute-t-il. Cette radiation tardive ne fait qu’acter ce que tout le monde savait déjà. Nous allons pouvoir resserrer les rangs. »
Dès la fin de l’année 2020, le fossé s’était en effet creusé entre le sexagénaire Paul-Marie Gondjout et la septuagénaire Paulette Missambo, qui tous deux lorgnaient la présidence du parti, jusque-là occupée par Zacharie Myboto, le patriarche, aujourd’hui officiellement à la retraite. De congrès annulés en réunions houleuses, les deux cadres s’étaient affrontés en coulisses jusqu’à ce que l’ancienne ministre l’emporte, le 13 novembre 2021, par 308 voix contre 300 à son cadet. « Gondjout voulait utiliser l’UN pour préparer sa candidature à la présidentielle de 2023 », affirme un membre du parti. Huit voix en ont décidé autrement.