La Suède a convoqué l’ambassadeur russe à Stockholm après l’avertissement de ce dernier selon lequel la Suède et la Finlande deviendraient des cibles légitimes de la Russie une fois entrées dans l’OTAN, y compris des représailles militaires. Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a déclaré que la Suède était libre de définir ses politiques de sécurité nationale et que personne ne pouvait interférer. Le chef de la diplomatie a également affirmé que le ministère des Affaires étrangères suédoises avait convoqué l’ambassadeur russe pour dénoncer cette tentative d’influencer la politique étrangère suédoise.
Selon l’ambassadeur russe Viktor Tatarintsev, après l’adhésion de la Finlande et de la Suède, la longueur totale des frontières entre la Russie et l’OTAN va presque doubler, et les nouveaux membres du bloc hostile deviendront une cible légitime pour les mesures de représailles russe, y compris celles de nature militaire. Il estime, dans un long réquisitoire contre l’adhésion à l’alliance, que la Suède « fait un pas dans l’abîme » en voulant rejoindre l’OTAN.
La Finlande, pays frontalier de la Russie, attend désormais une ratification turque annoncée par le président Erdogan pour entrer dans l’OTAN. Quant à la Suède, sa candidature a été un chemin de croix diplomatique, et elle est confrontée à un veto d’Ankara ainsi qu’un retard dans sa ratification par la Hongrie. Cependant, Stockholm espère toujours adhérer avant le prochain sommet de l’OTAN en juillet à Vilnius.
L’avertissement de l’ambassadeur russe intervient quelques mois après la décision historique de la Suède et de la Finlande de demander à adhérer à l’alliance atlantique. Les candidatures, qui mettent un terme à des décennies de neutralité sans alliance militaire, sont une conséquence directe de l’invasion russe en Ukraine.
Bien que Moscou ait semblé mettre de côté ces derniers mois les menaces visant les deux capitales nordiques, l’avertissement de l’ambassadeur russe ravive les tensions. Tobias Billström a déclaré que personne ne pouvait dicter la politique étrangère suédoise.