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Matières premières : « Le café prend l’eau »

Matières premières : « Le café prend l’eau »


En 2022, les consommateurs français ont reçu un coup sur la cafetière. A la caisse des supermarchés, ils ne peuvent que constater la hausse de la douloureuse. Et le café n’échappe pas à la pression inflationniste. Ainsi, en novembre, dans un chariot de courses type, élaboré par le cabinet d’études IRI pour Le Monde, le prix du paquet de 250 g d’arabica moulu à marque nationale atteignait 3,38 euros, ce qui représente une progression de 19 % sur un an.

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Au printemps, Giuseppe Lavazza, vice-président du torréfacteur italien qui porte son nom, avait sonné l’alarme. Il n’avait pas hésité à qualifier de « tsunami » le grain qui s’abattait sur le marché du café. Il tablait alors sur une hausse des tarifs en rayon comprise entre 8 % et 10 %. Déjà secouée par la crise due au Covid-19, la filière caféière a subi le coup de semonce de la météo brésilienne en 2021. Touchant le premier producteur et exportateur mondial, une gelée noire printanière a fait s’enflammer le cours de l’arabica. La récolte, amputée de près d’un quart par rapport au record de 2020, a donné du grain à moudre aux spéculateurs.

Relative détente

En 2021, la livre d’arabica, la variété la plus prisée, tutoyait la barre des 2,50 dollars (2,40 euros) à la Bourse de New York, son niveau le plus haut depuis dix ans. Elle terminait l’année sur un envol de près de 75 % de sa valeur. Il a fallu attendre octobre 2022 pour que les investisseurs donnent un soudain coup de barre et inversent la tendance. Depuis, le café prend l’eau. L’arabica se négocie actuellement à près de 1,63 dollar la livre, en recul de 28 % depuis janvier. Le robusta suit une trajectoire très similaire.

Pour expliquer cette relative détente, il faut soupeser les sacs de grains. Au Vietnam, terre de prédilection de la variété robusta, la récolte en cours s’annonce plantureuse, à 1,85 million de tonnes. Au Brésil, si l’horizon s’éclaircit, tous les nuages ne se sont pas dissipés. Les épisodes de gel, mais aussi de sécheresse, ont laissé des traces dans les plantations. Dans son évaluation, publiée fin septembre, l’institut brésilien Conab espère que la récolte nationale de café dépassera 50 millions de sacs, soit un rebond de 5,6 % sur un an. Mais les investisseurs s’interrogent aussi sur la consommation. L’amateur de café, sous pression de l’inflation, va-t-il sacrifier son petit noir au comptoir ?

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