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Malgré une hausse de sa dotation, l’audiovisuel public s’attend à de nouvelles difficultés financières

Malgré une hausse de sa dotation, l’audiovisuel public s’attend à de nouvelles difficultés financières


« Ce qui nous occupe, en ce moment, c’est de savoir comment on va passer 2023 et 2024. » Alors que la ministre de la culture, Rima Abdul-Malak, a annoncé, le 26 septembre, une hausse de 114 millions d’euros du budget de l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel) pour le porter à 3,8 milliards d’euros en 2023, cette confidence d’un cadre de France Télévisions montre à quel point ce coup de pouce financier, certes bienvenu, a des allures de trompe-l’œil.

D’un montant de 51 millions pour le groupe de télévisions public (pour un budget total de 2,431 milliards), 35 millions pour Radio France (623,4 millions au total), et de 10,6 millions pour Arte (303,6 millions), cette manne supplémentaire est en effet surtout censée, pour l’essentiel, compenser les effets de l’inflation. « Sauf que les évaluations ont été faites bien avant l’été », assure un dirigeant, pour qui le compte n’y sera pas.

Auditionnée mercredi 26 octobre devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Delphine Ernotte n’a pas tourné autour du pot : la patronne de France Télévisions doit « trouver 45 millions » si elle veut que les comptes de l’entreprise, à l’équilibre depuis 2015 et son arrivée à sa tête, restent dans le vert – ils devraient encore l’être en 2022.

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A moins d’en rabattre sur les programmes proposés aux téléspectateurs… ce qui est déjà le cas : entre 2017 et 2022, la somme annuelle qui leur est consacrée est passée de 1,75 milliard d’euros à 921 millions, soit une baisse de 154 millions. Sans publicité excessive, le groupe a déjà réduit ses dépenses dans les émissions de flux (les jeux et les divertissements), fait passer le taux de rediffusion des séries sur France 2 de zéro à plus de 25 %.

« Une capacité d’investissement renouvelée » à Arte

Après avoir cessé d’acheter des séries américaines, France Télévisions envisage de diminuer ses achats de séries européennes. « A mission constante, on ne peut pas continuer à baisser les effectifs et les budgets », a averti la dirigeante, qui a déjà fait partir 900 « équivalents temps-plein » pour ramener l’effectif de l’entreprise à 9 000 salariés.

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Quelques jours plus tôt, le 12 octobre, reçue dans la même enceinte, la présidente de Radio France avait tenu des propos similaires aux députés. Après s’être satisfaite de son sort (« la dotation qui nous est accordée va dans le bon sens », et les effets de l’inflation seront amoindris), Sibyle Veil avait annoncé une « situation financière extrêmement fragile ». « On va essayer de garder la tête hors de l’eau, mais nous allons devoir faire des choix éditoriaux », a-t-elle prévenu.

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