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LVMH, un sponsor qui se fait attendre pour consolider le budget

LVMH, un sponsor qui se fait attendre pour consolider le budget


« Si on a LVMH, on est bons. » La petite phrase prononcée par un expert des Jeux de Paris 2024 résume l’état d’esprit qui règne chez les acteurs privés et publics du rendez-vous olympique et paralympique (du 26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre).

Pour boucler son budget sponsoring – 1,115 milliard d’euros, soit 30 % environ de son budget total –, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) n’a d’autre choix que de trouver un nouveau partenaire de rang 1, c’est-à-dire prêt à payer plus de 100 millions d’euros. Il s’agit d’« une impérieuse nécessité », a rappelé, fin juin, le comité d’audit, présidé par Jacques Lambert, à Tony Estanguet, le patron de Paris 2024.

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La « cible » est identifiée : il s’agit de LVMH. Les discussions avec le numéro un mondial du luxe, présidé par Bernard Arnault, première fortune de France, sont en cours. Mais elles durent, et le Cojop comme les pouvoirs publics restent suspendus à une signature formelle.

Conclure avec LVMH (64 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 93 % réalisés à l’étranger, 175 000 salariés dans le monde, dont 34 000 dans l’Hexagone) représenterait une bouffée d’oxygène pour le Cojop, qui doit présenter, dans un contexte de forte inflation, une version réactualisée de son budget (environ 4 milliards d’euros) lors de son conseil d’administration du 12 décembre. Cela le serait d’autant plus que le groupe apporterait une contribution sonnante et trébuchante, là ou d’autres partenaires dits premium ont proposé, comme Carrefour au début de l’été, de fournir des biens et des services pour alléger la note en cash.

Toutefois, le fabricant français, qui détient notamment Moët & Chandon, serait aussi en mesure de fournir des bouteilles de champagne. Ou encore de faire frapper des médailles olympiques dans les ateliers de l’une de ses marques de joaillerie. Interrogé par Le Monde, LVMH n’a pas souhaité faire de commentaires sur ces informations. Paris 2024, qui ne fait aucun commentaire non plus, assure être en négociations avancées avec d’autres partenaires de rang inférieur. Mais l’organisateur des Jeux est engagé dans un contre-la-montre : il s’est fixé pour objectif de clore 80 % de ses partenariats d’ici à fin 2022.

Exposition médiatique sans équivalent

Le rapport de force est favorable au géant français du luxe, fait valoir un acteur du projet olympique, selon qui « LVMH n’a pas besoin des Jeux ». S’associer à Paris 2024 permettrait toutefois au fabricant de s’offrir une exposition médiatique sans équivalent : 4 milliards de téléspectateurs sont espérés dans moins de deux ans, et près de 10 millions de spectateurs attendus dans les rues de la capitale, dont une partie – la plus fortunée – franchira les portes de ses points de vente. Le magasin Louis Vuitton situé avenue des Champs-Elysées (200 millions d’euros de chiffre d’affaires estimé) doit d’ailleurs faire l’objet de travaux d’agrandissement d’ici à 2024.

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