Après la victoire revendiquée des autorités prorusses lors des référendums d’annexion organisés dans quatre régions ukrainiennes, l’ONU a rappelé son soutien aux « frontières reconnues » du pays.
Les Nations unies ont répété mardi leur soutien à « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » dans ses « frontières reconnues », lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur les « référendums » d’annexion en Ukraine que les Etats-Unis veulent voir condamner par une résolution.
« Laissez-moi répéter que les Nations unies restent totalement engagées envers la souveraineté, l’unité, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, au sein de ses frontières internationalement reconnues », a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo au début de cette réunion.
Prenant la parole par message vidéo, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, comme de nombreux membres du Conseil de sécurité, a dénoncé encore une fois des « parodies de référendums ».
« Ils sont une tentative cynique de forcer les hommes ukrainiens des territoires occupés en Ukraine à être mobilisés dans l’armée russe pour les envoyer se battre contre leur patrie », a-t-il lancé, estimant également que la reconnaissance par la Russie de ces « pseudo-référendums » signifie « que nous n’avons pas à discuter avec l’actuel président russe ».
« Un signal clair est nécessaire de la part de tous les pays du monde », a-t-il ajouté. « Je crois en votre capacité à agir ».
Les Etats-Unis et l’Albanie vont proposer une résolution
Il n’y a toutefois aucune chance que le Conseil de sécurité, au sein duquel la Russie dispose d’un droit de veto, parvienne à une position commune.
Malgré tout, les Etats-Unis, avec l’Albanie, « vont mettre sur la table une résolution condamnant les simulacres de référendums, appelant les Etats membres à ne pas reconnaître tout statut modifié de l’Ukraine et obligeant la Russie à retirer ses troupes d’Ukraine », a déclaré l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.
Et si la Russie utilise son droit de veto « pour se protéger », « alors nous nous tournerons vers l’Assemblée générale pour envoyer un message sans ambiguïté à Moscou », a-t-elle ajouté, indiquant à la presse que ce vote pourrait avoir lieu en fin de semaine ou en début de semaine prochaine.
Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, c’est l’Assemblée générale qui regroupe les 193 Etats membres de l’ONU et où aucun d’entre eux ne dispose de droit de veto, qui avait voté en mars et avril plusieurs résolutions condamnant Moscou.
La Chine défend « l’intégrité territoriale de tous les pays »
Alors que la position de Pékin est examinée avec attention, l’ambassadeur Zhang Jun a indiqué que « la Chine avait pris note des dernières évolutions de la situation en Ukraine ».
« Notre position » est « claire et constante ; c’est-à-dire que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées », a-t-il ajouté.
La Chine est officiellement neutre mais parfois accusée par les Occidentaux d’être trop conciliante avec la Russie, même si des responsables américains ont fait part d’espoirs mesurés après les déclarations de Pékin la semaine dernière lors de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. Notamment après une rencontre entre les chefs de la diplomatie chinoise et ukrainienne à New York où Wang Yi avait déjà appelé au respect de « l’intégrité territoriale de tous les pays ».
L’ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia, assurant que les « référendums » avaient été « transparents », a dénoncé l' »accès de colère » et la « propagande » de l’Occident dont le seul objectif selon lui est de « saigner à blanc la Russie » pour la « soumettre à sa propre volonté ».