Sandrine Rousseau : « C’est incroyable à quel point le gouvernement refuse l’anticipation, c’en est presque pathologique »
La député Europe Ecologie-Les Verts Sandrine Rousseau a commenté, mardi matin sur Europe 1, les débats en cours à l’Assemblée nationale sur le pouvoir d’achat, pendant lesquels la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a mené une stratégie de confrontation face aux souhaits du gouvernement sur de nombreuses mesures. « Sur les primes, on s’est battu comme des fous furieux pour faire en sorte que ce soit le smic qui soit augmenté à 1 500 euros, on s’est battu pour que les minima sociaux suivent l’inflation, et à la fin ce sont des primes », s’est désolée l’élue de Paris.
Selon elle, derrière cette mesure « c’est l’idée qu’on ne veut pas structurellement aider les Français, on ne veut pas le faire pour que durablement leur situation s’améliore. Là ça devient coupable parce que la crise sociale est d’une ampleur inédite et je pense qu’on est dans un pays qui devient instable socialement à cause de ça », a-t-elle prévenu. De même, sur la ristourne carburant décidée par le gouvernement, elle a jugé la mesure « entre deux feux ». Pour elle, pour diminuer « réellement les carburants, (…) il fallait faire une taxe sur les surprofits ».
Sur le pouvoir d’achat, « on est toujours au pied du mur, on est toujours à surréagir. C’est incroyable à quel point le gouvernement refuse l’anticipation, c’en est presque pathologique », a encore dénoncé la députée. Elle a regretté aussi qu’il n’y ait pas « de mesures permettant aux personnes de moins dépendre de l’essence. Aujourd’hui on a connu des méga feux en Gironde, on a connu une sécheresse incroyable, qu’est-ce qu’on fait pour sortir du monde qui nous envoie dans le mur ? Rien. »
« La sobriété énergétique, ça n’est pas comme on nous le fait croire, le fait de fermer les portes des commerces climatisés, même s’il faut les fermer », a martelé l’élue. « La sobriété c’est d’arrêter les niches fiscales sur le kérosène, c’est de faire en sorte qu’on ne finance pas un terminal méthanier », qui représente « l’équivalent de 18 centrales à charbon », selon elle. Enfin, concernant l’objectif de baisser la consommation d’énergie de 10 %, elle a estimé qu’« il n’y a pas d’avancée quand on fait en même temps un terminal méthanier et quelques centimes sur l’essence. Ça n’avance pas, ça recule ».