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Les talibans utilisent la charia pour opprimer les femmes et les faire taire : « Cela est inhumain, incompréhensible et barbare ».

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LES TALIBANS INSTRUMENTALISENT LA CHARIA POUR RÉDUIRE LES FEMMES AU SILENCE

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans en Afghanistan ont multiplié les interdictions touchant divers aspects de la vie des Afghans, allant de l’orientation sexuelle à la musique dans les lieux publics. La promulgation de leur dernière "loi sur la morale" le 21 août a renforcé encore davantage les restrictions des droits fondamentaux dans le pays, y compris des règles concernant la longueur de la barbe des hommes et la prohibition de la musique en public.

LES FEMMES PREMIÈRES VICTIMES

La communauté internationale s’est particulièrement émue des articles visant les femmes en Afghanistan. Désormais, celles-ci sont tenues de se couvrir entièrement d’une burqa, de ne pas chanter en public et même de ne pas laisser leur voix dépasser les murs de leur maison. Depuis trois ans, les femmes afghanes sont exclues des espaces publics tels que les administrations, les parcs ou même les écoles, faisant de la situation une forme d’"apartheid de genre" selon l’ONU.

"La situation des femmes en Afghanistan s’aggrave de jour en jour. Pour les talibans, elles n’ont vraiment aucune importance. Je ne comprends pas cet acharnement", déplore Firouzeh Nahavandi, Professeure émérite de l’ULB. "C’est inhumain, incompréhensible et barbare."

D’après la spécialiste, l’ignorance des talibans, qui ont grandi sans contact avec les femmes dans des camps de réfugiés au Pakistan, pourrait expliquer leur mépris et leur déshumanisation des femmes.

MANIPULATION DE LA CHARIA

Baudouin Dupret, juriste et politologue au CNRS, souligne l’expertise des talibans dans la manipulation des symboles, présentant leur interprétation de la charia comme la seule véritable. Il met en garde contre cette illusion, expliquant qu’il existe de multiples interprétations de la loi islamique, et que toute interprétation autoritaire risque de refléter le régime en place.

Les talibans prétendent appliquer leurs règles avec modération en réponse à l’indignation internationale, mais selon Dupret, cette affirmation peut être contradictoire, pointant du doigt les divisions au sein du groupe.

AIDE À LA POPULATION AFGHANE

La situation des femmes en Afghanistan suscite des inquiétudes quant à la perspective d’un avenir encore plus sombre. La communauté internationale dispose de leviers pour agir, notamment en coupant ou maintenant l’aide internationale, ou en offrant une protection aux Afghans demandeurs.

Dans cette impasse, la Belgique et d’autres pays européens sont appelés à aligner leur politique d’accueil des réfugiés afghans sur leurs voisins. Les chiffres montrent une grande disparité dans les chances d’obtenir une protection, soulignant l’urgence d’une action coordonnée.

Pour plus d’informations : Les talibans rejettent les propos de l’ONU sur "un climat de peur" en Afghanistan, Afghanistan, trois ans après la chute de Kaboul : l’effroyable prix de la barbarie talibane, Afghanistan : Les filles absentes des bancs de l’école pour la troisième année

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