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les recommandations du Conseil économique, social et environnemental

les recommandations du Conseil économique, social et environnemental



Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a formulé des recommandations fortes concernant les entreprises qui ne prennent pas en compte les effets du réchauffement climatique sur leurs salariés. Si elles ne le font pas, elles devraient être privées d’aides publiques. Les membres du conseil ont adopté l’avis à l’unanimité, avec 125 voix pour, 50 membres n’ayant pas pris part au vote. L’assemblée du palais d’Iéna de Paris juge nécessaire de mobiliser tous les acteurs concernés pour relever les défis écologiques dans le monde du travail.

L’avis rendu mardi par le CESE, coordonné par Jean-François Naton, membre du groupe CGT, se concentre sur l’exposition aux vagues de forte chaleur. Environ 3,6 millions de travailleurs exercent leur activité à l’extérieur, soit un tiers des ouvriers qualifiés et un quart des agents employés dans des collectivités territoriales. Les répétitions des canicules ces dernières années ont fait apparaître de nouveaux risques professionnels. L’hyperthermie majeure, les troubles cardiaques, la détresse neurologique, les accidents liés à des pertes de vigilance, l’intoxication chimique et les réactions allergiques sont autant de risques accrus. Bien que les données épidémiologiques manquent encore en France, des recherches internationales montrent une augmentation de la mortalité et surtout de la morbidité globale des populations de travailleurs en période estivale.

Le CESE souligne que certains secteurs sont davantage touchés que d’autres par ces problèmes. La construction et l’agriculture sont en première ligne, mais il y a aussi les sociétés de transport, les chauffeurs routiers, les déménageurs, les équipes chargées des travaux d’infrastructure en extérieur, etc. Les catégories professionnelles qui ont à subir le plus fortement les canicules sont aussi celles pour lesquelles le risque d’accident est identifié depuis longtemps comme important. En clair, c’est un double coup dur pour eux. L’avis souligne également le risque de creuser davantage les inégalités dans le travail dans le contexte du dérèglement climatique et de la dégradation des écosystèmes.

En préparant son avis, l’assemblée du palais d’Iéna a réalisé une enquête auprès des représentants des travailleurs et des employeurs (privés et publics). Cette consultation qui a recueilli près de 2 000 contributions a mis en lumière un décalage considérable entre l’inquiétude croissante suscitée par le réchauffement de la planète et le sentiment que des réponses concrètes à la hauteur de cet enjeu ne sont pas apportées. Si 80% des répondants font de ce sujet une préoccupation personnelle, ils sont seulement un peu plus d’un tiers à indiquer que cela est à l’ordre du jour sur leur lieu de travail, a constaté le CESE.

En somme, le CESE estime que les entreprises doivent anticiper les effets du réchauffement climatique sur leurs salariés et que cela doit être une priorité absolue. Si elles ne le font pas, elles devraient être privées de leurs aides publiques, car c’est en réalité leur responsabilité de protéger les travailleurs. Les entreprises doivent mettre en œuvre des mesures pour éviter que les travailleurs subissent des risques liés à la chaleur et au soleil. Les autorités doivent également prendre des mesures pour informer et sensibiliser les travailleurs sur les dangers associés aux canicules et aux vagues de chaleur. Enfin, il est nécessaire de coordonner au niveau national les moyens et les actions pour protéger les travailleurs.

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