Tous les lycéens de la filière générale, dès la classe de première, verront le retour d’un enseignement des mathématiques « obligatoire » à la rentrée 2023 a annoncé ce dimanche le ministère de l’Éducation. Objectifs de cette décision : « réconcilier tous les élèves » avec cette discipline et « promouvoir l’égalité filles-garçons ».
Retournement de situation. Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé ce dimanche le retour d’un enseignement des mathématiques « obligatoire » à la rentrée 2023 pour tous les lycéens de la filière générale dès la classe de première, soldant l’une des mesures les plus controversées de la réforme Blanquer. La disparition des mathématiques dans le tronc commun des matières obligatoires enseignées en classes de première et de terminale de la filière générale avait été vivement critiquée.
Communauté éducative, chercheurs, grands patrons et politiques s’étaient inquiétés de la baisse du vivier scientifique comme du renforcement des inégalités sociales et de genre provoqués par cette réforme mise en œuvre en 2019.
1h30 de mathématiques sera rendue obligatoire
Une heure et demie de mathématiques sera rendue obligatoire pour tous les élèves de première générale qui n’ont pas choisi la spécialité mathématiques, a précisé le ministère de l’Education nationale dans un communiqué. Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Emmanuel Macron avait promis le retour des maths dans le tronc commun en cas de réélection, avant d’acter cette réintroduction dès la rentrée 2022 mais seulement en option. L’annonce survenue une douzaine de semaines avant la rentrée avait été critiquée pour sa précipitation et un faible nombre d’élèves avait finalement choisi cette option lors de l’année scolaire 2022-23.
« Promouvoir l’égalité filles-garçons »
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie pilotée par le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye visant à faire de 2023 « l’année de promotion des mathématiques » avec à la clef deux objectifs : « réconcilier tous les élèves » avec cette discipline et « promouvoir l’égalité filles-garçons ». Cette stratégie décline une batterie de mesures parmi lesquelles la mise en place de groupes à effectifs réduits en mathématiques en classe de 6e ou d’objectifs comme celui de la parité filles-garçons d’ici 2027 dans les spécialités mathématiques, physique-chimie ou mathématiques expertes réputées les plus sélectives.
Bien que la France soit réputée pour sa tradition d’excellence en recherche mathématiques avec 13 lauréats de la médaille Fields souvent présentée comme l’équivalent du « Nobel pour les maths », les élèves français font face à des difficultés croissantes dans l’apprentissage de la discipline. Ainsi un quart des élèves n’a pas le niveau attendu en mathématiques à l’issue de la classe de troisième, rappelle le ministère dans son communiqué.