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Les laboratoires d’analyses contraints à une cure d’austérité

Les laboratoires d’analyses contraints à une cure d’austérité


Après avoir vu leur chiffre d’affaires s’envoler grâce aux tests de dépistage du Covid-19, l’heure est désormais à la diète pour les laboratoires d’analyses. A l’occasion de la présentation, ce lundi 26 septembre, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ces derniers ont été sommés de revoir à la baisse les tarifs de leurs examens courants (hors tests Covid). Le gouvernement prévoit, grâce à cette mesure, de réaliser 250 millions d’euros d’économies en 2023.

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Cette sommation à davantage de frugalité a provoqué la colère des biologistes, agacés par la méthode. La profession a en effet jusqu’au 1er février 2023 pour déterminer en concertation avec l’Assurance maladie quels examens seront concernés par des baisses de prix. Si aucun accord n’est trouvé d’ici cette date, c’est le gouvernement qui décidera alors seul des nouveaux tarifs des actes. « Nous n’avons jamais nié la forte rentabilité liée au Covid-19. Mais ce n’est pas nous qui avons décidé de cette politique de tests open bar. Nous nous sommes équipés, à nos seuls frais, des machines pour les réaliser. Nous avons rendu service à la nation, et aujourd’hui, on nous assomme en nous imposant cette baisse sur nos actes, qui risque de changer le visage complet de la biologie », s’indigne François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes.

Dopés par la pandémie

Depuis le début de l’épidémie, les laboratoires de biologie médicale sont, avec les pharmacies, en première ligne dans le dépistage du virus, réalisant chaque semaine des dizaines de milliers de prélèvements dans toute la France. Entre mai 2020 et juillet 2022, plus de 120 millions de tests PCR ont ainsi été effectués par les biologistes. Ce surcroît exceptionnel d’activité a fait bondir le chiffre d’affaires du secteur : ce dernier est passé de 5,1 milliards d’euros en 2019 à 9,4 milliards d’euros en 2021, soit une hausse de 85 % en l’espace de deux ans. Bien loin des 1 % de croissance annuelle moyenne affichée entre 2013 et 2019 avant le début de la crise sanitaire.

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Dopés par la pandémie, les laboratoires d’analyses ont, sans surprise, vu leur rentabilité grimper en flèche. Relativement stable entre 2016 et 2019, où elle s’établissait aux alentours de 19 % – un chiffre élevé comparé à d’autres secteurs –, elle a atteint 23 % en 2021. Une performance « qui ne tient pas compte de l’endettement des laboratoires », observe le syndicat des biologistes, mais qui n’est pas passée inaperçue. Cette forte rentabilité justifie, selon le gouvernement, les mesures d’économies imposées au secteur dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. « La croissance des dépenses de biologie médicale, amplifiée par la crise sanitaire, impose de réfléchir à des mécanismes de régulation de la dépense plus efficients », note-t-il.

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