Au sein de l’Union européenne, la question de la construction de murs pour protéger les frontières refait surface. Depuis huit ans, les États membres ont déjà érigé plus de 1 700 kilomètres de murs pour se protéger des migrants et des réfugiés. Si les partisans des contraintes physiques gagnent du terrain, la question de savoir qui va financer ces barrières de béton et de barbelés reste en suspens. Certains pays, comme l’Espagne et l’Allemagne, refusent d’utiliser les fonds européens pour la construction de murs et préfèrent explorer d’autres solutions pour enrayer l’immigration clandestine. Cependant, le groupe de Visegrad et certains pays comme l’Italie, la Grèce et l’Autriche estiment qu’il est pragmatique de construire des portes s’il l’on veut pouvoir les fermer.
Au-delà de la question des murs, il est crucial de savoir quelle position l’Europe va prendre face aux défis de l’immigration, actuels et à venir, et si elle est prête à durcir sa politique pour y faire face. Si l’Union européenne a toujours renforcé ses frontières extérieures, la nervosité quant à la sécurité de ces frontières refait régulièrement surface. En octobre 2021, les ministres de l’Intérieur de 12 pays ont écrit à la Commission européenne pour lui demander de financer en priorité des barrières physiques.
Les barrières physiques existent déjà depuis plusieurs décennies pour protéger une partie des frontières extérieures de l’Europe. Les clôtures de Ceuta et de Melilla ont été parmi les premières à être érigées en 1993 et 1996. Depuis, les murs et autres barrières physiques se sont multipliés et couvrent plus de 2 000 kilomètres. La Bulgarie a, par exemple, une clôture sur 98 % de sa frontière avec la Turquie, malgré sa position de pays le plus pauvre de l’UE.
La crise des réfugiés de 2015 a justifié un nouvel élan de constructions de clôtures pour empêcher les personnes de tenter d’entrer sur le continent européen. Les clôtures se sont multipliées en Hongrie, en Lettonie, en Slovénie, en Autriche et même en France. Cependant, alors que les flux migratoires étaient relativement faibles, l’UE a été confrontée à une instruction.
Bien que la construction de murs puisse sembler une solution simple et rapide, les opposants à cette politique soulignent qu’elle est coûteuse et inefficace. Ils préconisent plutôt la mise en place de politiques d’accueil et d’intégration pour les personnes réfugiées ou migrantes. Selon eux, ces politiques permettraient de mieux gérer les déplacements de populations et d’améliorer la sécurité des États membres.
En somme, la construction de murs pour protéger les frontières de l’Union européenne est un débat complexe qui soulève des questions sur le financement, l’efficacité et la politique d’immigration de l’UE. Alors que certains pays sont favorables à la construction de barrières physiques, d’autres préfèrent explorer d’autres solutions pour gérer l’immigration clandestine et les flux migratoires. À long terme, il est clair que l’Europe aura besoin de politiques efficaces pour répondre aux défis d’immigration et de sécurité auxquels elle est confrontée.