in

Les accords d’Abraham à l’épreuve des dérives du pouvoir politique en Israël

Les accords dAbraham a lepreuve des derives du pouvoir politique



Lors d’une conférence à Paris le 24 mars dernier, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a nié l’existence du « peuple palestinien » et revendiqué le « Grand Israël », incluant la Jordanie voisine. Cette prise de position a conduit à la convocation de l’ambassadeur israélien à Amman et à une recommandation du Parlement jordanien pour son expulsion, considérant que cela violait le traité de paix de 1994 entre les deux pays. Cela n’a rien d’exceptionnel, la paix étant froide entre les deux voisins depuis des décennies.

Plus préoccupant pour Israël est la réduction de la présence diplomatique des Émirats arabes unis dans le pays, Esquissée par ce dernier et rapportée par le média saoudien Elaph. Abou Dhabi, fer de lance de la normalisation arabe avec l’État hébreu, remettrait ainsi en question ce partenariat stratégique pour la première fois. L’émirati Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques, qui avait précédemment désapprouvé la normalisation, a déclaré : « Notre relation avec Israël représente en elle un certain fardeau. Si ce fardeau devient trop lourd, les EAU se doivent de reconsidérer cette relation ».

En parallèle, Khaldoon Al-Moubarak, proche conseiller du président émirati Mohammed ben Zayed, a été envoyé en Israël pour délivrer un message.

La normalisation arabe avec Israël est une entreprise délicate. La reconnaissance de l’Etat hébreu, autrefois rejeté par de nombreux pays arabes, est aujourd’hui reconnue par plus de la moitié des États membres de la Ligue arabe. Toutefois, elle reste impopulaire auprès de nombreux Arabes qui voient Israël comme l’occupant de la Palestine et, plus généralement, de la terre arabe.

Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont ​​rétabli des relations avec Israël ces derniers mois, sous la médiation de l’administration Trump. Cette normalisation a été critiquée par de nombreux Palestiniens et par d’autres pays arabes, dont la Jordanie, qui a averti que cela pourrait menacer la paix dans la région.

La normalisation arabe avec Israël est également compliquée par la politique de colonisation de l’Etat hébreu. Les résidents palestiniens de Jérusalem-Est, annexée par Israël, sont privés de droits et subissent une pression croissante pour quitter leurs maisons, tandis que les colonies de peuplement se multiplient en Cisjordanie occupée. Les États arabes partenaires d’Israël sont également tenus de prendre en compte l’opposition populaire à cette politique et de ne pas être vus comme des complices de l’occupation israélienne.

En conclusion, la normalisation arabe avec Israël reste complexe et controversée. Si certains pays arabes cherchent à établir des relations plus étroites avec l’Etat hébreu pour des raisons économiques ou géopolitiques, cela est perçu par de nombreux autres comme une trahison de la cause palestinienne et comme une coopération avec un État qui, selon eux, viole constamment les droits des Palestiniens. La réduction de la présence diplomatique des Émirats arabes unis en Israël, ainsi que la recommandation jordanienne d’expulsion de l’ambassadeur israélien, montrent que la normalisation arabe avec Israël n’est pas aussi facile qu’elle en a l’air.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Donald Trump inculpé au pénal, une première pour un président des États-Unis

Parole d’Oscar Pistorius : La libération anticipée sera prise en compte.